「 trailer park 」 Une petite vingtaine de mobil-homes et autres caravanes sont garées dans cette clairière aménagée. La jolie enseigne rose tente tant bien que mal d'apporter un peu de couleur au parc, mais elle s'est aussi défraîchie depuis le temps. Everything rusts in the rain et ici la rouille domine le paysage. Une étude de la décomposition : la carcasse éventrée d'une voiture dépérit près de la grille à l'entrée, bouffée par corrosion et les hautes herbes sauvages, laissées à elles-mêmes depuis longtemps.

「 marché local 」 Pour des produits frais et de saison, rien de mieux que le marché local. Tous les jours, des fournisseurs de la région se déplacent afin de répondre à une demande de plus en plus florissante : ici, on privilégie ce qui pousse dans la terre que l'on foule de ses pieds. Et si les prix sont un peu plus élevés que dans le supermarché du coin de la grande rue, on reconnaît aisément que la qualité en vaut la chandelle.

「 point de vue 」 Petite route cahoteuse qui serpente en rejoignant les hauteurs, la Horizon Rd. termine abruptement à l'orée de la forêt mais offre une vue exceptionnelle sur Deer Creek et ses environs. Ils sont nombreux à arrêter leur véhicule sur le bas côté et à s'offrir quelques instants de quiétude en se perdant dans la contemplation du paysage, aveugles et sourds aux suppliques silencieuses des pins ancestraux qui les surveillent et à ce qui se cachent dans l'ombre.

「 supérette 」 Les néons verts et rouges se reflètent sur l'asphalte humide, clignotent parfois, grésillent continuellement, comme un appel, dans la nuit, à se perdre dans les rayons. Enseigne présente un peu partout dans le pays, 7-Eleven s'est implantée à Deer Creek à la fin des années 80. Quoi que contestée par les puristes de la production locale, beaucoup ont rapidement été séduits par les horaires d'ouverture et l'attractivité des prix de la grande distribution. On ne résiste pas à l'appel des néons verts et rouges qui se reflètent sur l'asphalte humide.

「 motel 」 Unique motel de Deer Creek, le Love Shack Motel tient son nom de l’humour grossier des Love l’ayant racheté il y a des années. Ceux-ci n’ont jamais pris le temps de lui offrir une rénovation digne de ce nom et la décoration offre une fresque du passage des années oscillant entre tapisseries psychédéliques des 70s et kitsch ostentatoire des 80s. Repère notoire des marginaux en besoin d’intimité et autres amoraux de Deer Creek, il s’est surtout inscrit dans le folklore de la ville pour avoir partiellement brûlé suite à un incendie accidentel il y a 15 ans. Les flammes ont emporté avec elles les deux propriétaires ainsi qu’une de leur fille jumelle, l’autre ayant suite à l’incident repris les rênes de l’établissement.