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 hysteria - ft marius

Esma El Misri
Esma El Misri
Messages : 262
FC, crédits : May El Calamawy (bigbadwolf ♡)
Multicomptes : Avery + Sally
Pseudo, pronom : Bliss, elle/she
hysteria - ft marius  Img_2010
Pronoms : She/ Elle
Age : 35 yo.
Activité : Un flot d'intitulés pour te dénommer. Parfois menteuse, parfois folle. parfois bénédiction. On appelle ta profession, chasseur de fantôme, ghostbuster. Un peu médium aussi, même si tu le refoules au plus profond de toi.
Statut : Célibatairement engagée. Un mariage contracté et oublié. Engagée sans t'en rendre compte dans une relation faîte pour durer.
Logement : Van posé au pied d'une demeure hantée. Quartier de Dovecote Hill, un peu isolée. Et si vous frappez et que personne ne répond, vous la trouverez en train de goûter à la meilleure tarte du Dîner.
Style RP : deuxième personne du singulier ( possible première ) - dialogue en français - accepte ceux en anglais. Moyenne de mots : 600 mots (+/-) - réponses toutes les semaines.
Thèmes récurrents : perte proche - paranormal - fantôme - médiumnité - horreur


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  hysteria - ft marius     Dim 15 Mai - 22:51


hysteria


Tu sors un billet de 20 $ de son sac. Tu remets ta sucette dans ta bouche. Parfum pomme, ta préférée, ce n'est pas de la tarte tatin mais c'est bon quand même. Tu tends l'argent aux vendeurs qui te remercient et te rend la monnaie. A ton tour de le remercier. Tu ranges, mal, les pièces rendues dans le bordel qui te sert de sac. Tu attrapes le sachet en kraft dans lequel se trouvent des des cafés et des beignets. Poltergeist sur tes talons te suit à la trace. Jamais besoin de laisse avec ce chien, c'est ce que tu aimes, il est sacrément obéissant. Peut-être les circonstances dans lesquelles vous l'avez trouvé avec Marius. Il ne vous a plus jamais quitté, il a ce prénom de Poltergeist parce que tout le monde pensait que les bruits qu'il faisait dans une maison était ceux d'un fantôme. Le fou rire lorsque l'on a découvert que le chien arrivait à entrer et sortir sans problème de la maison et se cacher. L'ancienne maison de son maître. Les héritiers n'en voulant plus, tu as réussi à convaincre Marius de le garder. Et tu oses penser qu'il ne le regrette pas, il l'aime son chien.

Tu te retrouves dans la rue principale de Deer Creeks. Il y a un soleil étonnant aujourd'hui, de ce que tu as pu comprendre, les rayons de l'astre transpercent rarement la couche nuageuse. Alors tu profites. La chaleur te manque affreusement, tu restes deux secondes devant le coffee shop pour prendre un mini bain de soleil. Tu es rapidement rappelée à la réalité lorsqu'une femme souhaite entrer et que tu la gestes. " - Oups pardon " Tu lui offres un sourire qu'elle ne te rend qu'à moitié. Te pense-t-elle folle pour être enjouée ?

L'épisode de la terreur nocturne semble derrière toi. Vous n'avez pas encore remis les pieds dans la demeure. Tu n'as pas osé et il y a une peur sourde à cette idée, cette idée que Marius t'y accompagne. Légitime lorsque tu repenses aux cauchemars que l'on t'a offert. Le message est plutôt clair, mais les entités de cette vieille baraques ne savent pas non plus sur qui ils sont tombés. Si la peur t'habite, cela ne veut pas dire que tu ne veux pas comprendre ce qu'il y a pu avoir dedans. C'est peut-être même pire, cette curiosité. Tu as envie de comprendre ce qui peut te faire autant flipper.

Le bureau des archives de la ville se trouve dans un local derrière la mairie. Il y a évidemment des horaires d'ouverture contraignant. Apparemment, peu de monde souhaite consulter l'histoire de cette ville. Vu tous les mystères, tu es presque étonnée qu'il n'y ait pas mille chasseurs de fantômes dans le coin. Mais tant mieux si vous êtes les seuls, après tout, cela vous donne l'occasion d'avoir plusieurs clients. Peut-être que cette ville va vous offrir de beaux casse-têtes. Et de l'argent pour repartir, clairement. Tu comptes un peu sur le trésor soit disant caché dans la demeure, mais si personne n'a réussi à mettre la main dessus en plusieurs décennies...tu n'es pas sûre que vous y parviendrez.

Tu pousses la porte, une clochette teinte à ton arrivée. Il y a une vieille dame qui semble plongée dans un roman d'amour derrière le comptoir de l'accueil. Tu restes deux minutes à attendre qu'elle lève les yeux, sans oser l'interrompre. Tu finis par te faire une question réponse. " - Bonjour, je cherche mon collègue, par ici ? Oh, c'est très gentil de votre part, merci, à bientôt " Tu marmonnes en prenant une direction au pif. Cela te semble être un bon plan. Les pattes de Poltergeist glissent sur le vieux parquet, ce que tu trouves adorable. L'odeur de café te suit de partout et t'embaume dans un nuage de bonne odeur. Tu avances dans les quelques allées avant de trouver une table sur laquelle Marius semble concentré. Tu ne vas pas l'embêter avec ton nouveau portable, fraichement acheté ce matin dans une boutique d'occasion. Ce n'est pas le dernier smartphone à la mode mais il fait parfaitement son travail, soit appeler des gens, recevoir des appels et envoyer des messages à Marius qui n'aime pas ça. Tu poses le sachet sur la table et tu sors les deux gobelets de café. Un cappuccino pour lui, un noir sucré pour toi. " - Monsieur est servi ! " Tu apportes déjà ton gobelet à tes lèvres. Tu manques de te brûler. Tu fais bonne figure. Tu t'assoies en face de lui. " - Alors, monsieur le détective, avez-vous des pistes ? "
(c) mars.

Marius Acheron
Marius Acheron
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  Re: hysteria - ft marius     Dim 15 Mai - 23:27


deer creek, morning
@esma el misri

La nuit avait été longue. Le sommeil trop court. Tout le café que j'avais pu avaler au réveil n'avait pas suffi à me faire oublier les précédentes heures. Heureusement, nous n'avions plus été réveillés avant le levé du soleil. Plus de terreur nocturne. Plus de larmes et d'émotions trop fortes. Seulement ses cheveux qui caressaient mon visage. Son coude qui me rentrait dans les côtes. Son genou à un endroit risqué. Un réveil presque normal dans le Scooby-van.

Je frottais mon visage entre deux ouvrages poussiéreux. Je ne savais pas où l'archiviste de la ville avait fait ses études. Ou si... elle avait fait des études. Mais son système de classement était incompréhensible. J'avais l'impression que j'allais devoir ouvrir chaque livre et chaque classeur un à un pour trouver quelque chose. C'était peut-être pour ça que le mystère restait entier depuis tant d'années. C'était plus effrayant de trouver des informations ici que de s'aventurer dans cette maison. Et j'exagérais à peine.

L'agitation montait à quelques mètres de là. Je reconnaissais aussitôt cette voix. Celle de la femme qui m'avait harcelé de message toute la matinée. C'était agréable lorsque nous étions à des milliers de kilomètre d'écart et que je voulais de ses nouvelles. Moins alors que nous étions dans la même rue et que nous nous étions quittés à peine quelques heures plus tôt. Mais c'était la vie que j'avais décidé de mener. Et la collègue que j'avais choisi d'avoir. Je l'avais entendu choisir ce mot. Est-ce que c'était ce qu'on était des collègues ? Sûrement en premier lieu mais... nous étions plus que ça. Elle était ma famille. Difficile d'utiliser un autre terme après tant de temps.

Merci. J'engloutissais presque aussitôt un beignet alors qu'elle me rejoignait. Je léchais lentement mes doigts plein de gras et de sucre avant d'attraper une serviette. Franchement, pas grand chose. Mon regard se portait sur le gobelet en carton qu'elle avait posé devant moi. Le cœur était toujours là. Peut-être un peu plus flou que sur la photo qu'elle m'avait envoyé plus tôt, mais toujours là. Je ne disais rien et le portais simplement à mes lèvres avec un clin d'œil. Elle avait eu raison.

J'appréciais la chaleur dans ma gorge un instant. Une récompense après toutes ces heures à éplucher de vieux livres plus âgés que nous deux réunis. J'ai trouvé des vieux plans de la maison. Je glissais le dessin vers elle et tapotais dessus. Ce n'était pas un indice particulier, mais c'était toujours bon à avoir pour le jour où nous nous déciderions à y remettre les pieds. Et ça. Prise vers... 1910. Le genre de cliché qui faisait froid dans le dos. Une photo devant la fameuse bâtisse. Une photo de famille. Deux parents, deux enfants en bas âge. Des visages à moitié effacé par les années ou par... quelque chose qui ne voulait pas qu'on reconnaisse qui que ce soit. J'ai pas encore trouvé qui c'était exactement. Je montrais les innombrables étagères autour de nous, comme pour dire "pas encore vu ce bordel". Mais j'étais quelqu'un de patient. Et peut-être que ses premières recherches nous aideraient également.
Esma El Misri
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  Re: hysteria - ft marius     Lun 16 Mai - 12:11


hysteria


Quelques dollars dépensés plus tard, tu marches vers le bureau des archives. Tu avais prévu d'y aller avant l'arrivée surprise de Marius hier soir. Il faut avouer que ce n'était pas prévu dans ton programme, mais un programme n'est-ce pas fait pour être chamboulé ? Tu es bien le genre de personne qui ne respecte jamais ce qu'elle a prévu de faire. C'est une spécialité chez toi. Retard, imprévu, spontanéité c'est tout à fait toi. Tu te laisses porter par les vents et tu vois ce que cela donne. N'est-ce pas de cette manière que tu as rencontré Marius ? De façon totalement improbable ? Incongrue ? Vous aviez été engagés ensemble. Lui pour ses fameuses chasses aux fantômes et toi parce que ta réputation de médium n'était pas si mauvaise à l'époque, même si tu n'avais pas encore  pris conscience de tes capacités. Ou si, mais tu les occultais depuis bien longtemps. Tu savais comment rendre les choses crédibles pour les familles et les arnaques étaient plutôt bonnes. Sauf quand tu as croisé la route de Marius. Ton troisième oeil c'est ouvert. Marius fait peut-être un peu de magie, après tout. Est-ce pour cela que votre aventure a duré autant de temps ? Que c'est facile d'être à ses côtés alors que vous êtes deux parfaits opposés ? Tu n'as jamais eu d'explication et tu n'es pas sûre d'en vouloir. Tu aimes votre relation comme ça, sans trop de poser de questions. Et ce n'est pas le moment, huit mois sans lui t'ont prouvé que tu tenais à lui, plus que ce que tu imaginais. Tout ce qui t'agaçait chez lui te manquait, dingue n'est-ce pas ? Un vide compliqué à remplir.

Tu arrives au bureau des archives. La bonne-femme de l'accueil ne t'offre aucun regard, à croire que son roman sulfureux est plus important. Vu la couverture, tu es presque sûre qu'il s'agit d'un roman érotique ou ce genre de truc. Elle vit par procuration à travers les mots de l'auteur, un truc du genre. Elle ne voudrait pas connaître l'état de ta vie sexuelle. Enfin, il n'y a pas d'état, rien, tu n'as pas de vie sexuelle, ni amoureuse depuis plusieurs années maintenant. La dernière fois, tu es partie en volant une grosse somme d'argent à un ex qui a dû être quelque peu furieux, heureusement que tu n'as jamais recroisé la route de Liam après. Tu n'en as pas spécialement envie, il ne faisait pas ressortir le meilleur chez toi.

Tu utilises le mot collègue pour désigner Marius, tu t'en rends compte. Tu réfléchis à ce terme employé. Ce n'est pas tout à fait cela, il est plus qu'un collègue. Entre collègue, on ne partage pas des choses comme cette nuit. On ne dort pas dans les bras l'un de l'autre... non vous êtes plus que cela, mais quoi ? Des amis ? Une famille, c'est sans doute comme ça qu'il faudrait préciser les choses, mais qu'importe, la satanée bonne-femme de l'accueil n'a pas à connaître les détails de votre complexe relation ? Si ? Non !

Tu poses le café et le beignet sur la table devant Marius qui semble en pleine recherche. Il attrape de quoi manger directement. Tu souris, contente qu'il apprécie l'idée des beignets et fière que le coeur soit toujours là. Tu attrapes ton gobelet de café et tu plonges tes lèvres dedans. Tu passes ta langue sur ta bouche pour savourer jusqu'au bout cette dose de caféine bien méritée après cette nuit agitée. Tu lui demandes s'il est sur une piste. Tu l'imagines sans trop de mal en Sherlock pour fantômes. Tu souris en le regardant... il ne semble pas avoir découvert des choses. Ou peu. " - Les plans ? Fais voir ? La famille m'a parlé d'un trésor, mais je n'arrive pas bien à savoir pourquoi personne n'a réussi à mettre la main dessus. Il n'y a aucune pièce cachée ? " Tu regardes rapidement. Tu cherches... tu ne vois rien... et Marius te montre une photo. Tu la prends pour mieux la regarder. Tu fronces les yeux, tu n'as pas mis tes lunettes. " - Tu crois que leurs visages ont été effacés après la photo ou pendant ? " Tu regardes les fenêtres de la bâtisse. Tu fouilles dans ton sac pour en sortir tes grosses montures. Tu les fourres sur ton visage et tu reprends la photo. " - Il y a quelque chose sur la fenêtre... regarde-là ? " Tu lui montres l'ombre que l'on voit au premier étage. " - Cela pourrait être n'importe quoi cela dit... mais on dirait une forme humanoïde, je ne sais pas " Tu te fais peut-être des films. Et puis il reste tant à regarder, le bordel ne semble même pas organisé dans ces archives. " - Il y avait un signe satanique dans la salle à manger quand je sus rentrée dedans. Il avait été recouvert par de la tapisserie. On ne pourrait pas trouver des procès pour sorcellerie ? Je me dis qu'il doit y avoir des traces de ce genre de choses, l'état de l'Oregon a été colonisé, je ne sais pas, je crois à la fin du XIXe siècle ? Donc la photo de la famille pourrait être une piste, il n'y a pas dû y avoir beaucoup de famille avant... voir c'est peut-être la première ? On sait quoi de la date de construction de la bâtisse ? " Tu t'éloignes en passant derrière lui, ta main passe naturellement sur ses épaules, comme une douce caresse. Tu te plantes devant le bordel qui semble être celui qui vous intéresse. Tu trouves un registre qui semble venir de la paroisse de la ville. Tu l'ouvres sur la table en remontant aux années qui vous intéressent. " - 1913, l'enterrement d'une famille, un homme, une femme et leur deux enfants, retrouvés morts dans leur maison sur les hauteurs de Dovecote Hill, cela ne te dit rien ? " Les choses commencent à avancer...
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Marius Acheron
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  Re: hysteria - ft marius     Mar 17 Mai - 21:52


deer creek, morning
@esma el misri

Difficile de déceler une pièce cachée d'une pièce normale à première vue sur les plans. La maison avait l'air... on ne peut plus ordinaire sur le papier. Difficile d'imaginer des fantômes et autres actes sataniques s'y dérouler. J'y verrais surement plus clair en y mettant les pieds moi-même. Si Esma m'y autorisait. Son rêve avait été trop réaliste. J'avais promis de faire attention. Mais qu'est-ce que je pouvais réellement faire de plus que d'habitude ? Je prenais rarement des risques démesurés. Je pouvais simplement essayer de récolter le plus d'informations possibles pour l'instant. Même si je devais apprendre ces plans par cœur.

Je rejetais un œil à la photographie. Sans meilleure analyse, je ne pouvais pas réellement me prononcer. Probablement au développement. Est-ce que c'était simplement le process de développement du cliché ou une force extérieure qui avait refusé que ces visages apparaissent ? Impossible à savoir. En tout cas, elle alimentait les mythes autour de ce lieu. Vu ce que tu as déjà vécu là-bas, je doute que la forme à la fenêtre soit une coïncidence. Ce n'était pas rare qu'un cas de fantôme se révèle être une vulgaire hallucination ou de la pure paréidolie. Dans ce cas-là, Esma était la preuve vivante qu'il ne s'agissait pas d'une bête rumeur locale. Quelque chose s'était passé dans la bâtisse. Quelque chose qu'on avait voulu étouffer.

Pour une fois, je la laissais prendre le lead des recherches. Peut-être que j'avais perdu l'habitude. Peut-être que je voulais voir de quoi elle était capable. Ou peut-être que j'avais un coup de barre. Je sirotais mon capuccino en l'observant fouiller les ouvrages autour de nous. Elle avait l'air si sérieuse tout à coup. Ses grosses lunettes sur le nez. Je cachais mon sourire derrière mon gobelet. Et ne disais rien alors qu'elle glissait ma main sur mes épaules durant ces recherches. Je me demandais comment elle avait vécu la solitude ces derniers mois. Nous étions toujours plutôt sauvages sur nos routes. Nous ne liions pas d'amitié sur notre chemin. Il n'y avait toujours qu'elle et moi. Alors... est-ce qu'elle était vraiment restée seule si longtemps ? Je n'avais pas le courage de lui poser la question. Je n'avais pas envie de ressentir cette culpabilité tout de suite.

Un arbre de famille qu'on connait bien. Je tirais le registre vers moi pour en voir les détails. Les dates de naissance correspondaient à l'âge qu'auraient pu avoir les enfants sur la photo. Même si on ne voyait pas leurs visages, leur taille laissait peu de doute. Mon attention se reposait sur le cliché. La qualité était loin d'être là, mais les silhouettes se dessinaient plutôt bien sur le papier. C'est moi ou... Je me penchais pour mieux voir. Elle a pas l'air enceinte sur la photo ? Une ombre étrange, une main sur son ventre. La position classique de la femme enceinte à toutes les époques. C'était peut-être mon imagination. Ou peut-être que l'enfant n'était jamais né et que c'était purement anecdotique. Mais comme je lui avais dit plus tôt, il n'y avait pas vraiment de place pour les coïncidences sur cette affaire. Il est passé où ce bébé entre la photo et leur décès à tous ? Je tendais la photo à Esma pour récolter son avis et quittais ma chaise pour me joindre à elle. Une main dans son dos, le visage par dessus son épaule. J'observais les différents indices devant nous. C'était peut-être une fausse piste mais... c'était tout ce qu'on avait pour l'instant.
Esma El Misri
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  Re: hysteria - ft marius     Mar 17 Mai - 23:18


hysteria


Les archives te rappellent toujours ton enfance. Tu en as parcouru des kilomètres dans les allées, à jouer à cache-cache avec ton père dans les lieux silencieux des musées. Il était conservateur, un passionné par l'art mystique et historique. Un spécialiste de l'histoire de son pays, un homme de savoir, un homme que tu admirais. Tu adorais le suivre à son travail. Après l'école, pour faire tes devoirs... tu étais fière de côtoyer les plus belles œuvres que l'Egypte possède. Puis vous êtes partis pour  New-York. Tu te souviens combien tu as détesté cette ville au début. Trop haute, trop grande, brouillarde. Le Caire est bruyante aussi, très polluée, mais l'ambiance y était plus chaleureuse. Combien de fois NYC t'a paru froide et métallique ? Il t'a fallu un peu de temps pour l'apprécier. Ce fut de courte durée... puisque même si ce n'est pas la ville, c'est le pays qui t'a retiré tes parents. Tu ne pourrais jamais oublié ce jour-là. La vision d'un accident de voiture, les cris de Charlie, cet enfant imaginaire dans ta tête. Et le choc. La douleur. Les bips constants des monitorings reliés à ton corps à l'hôpital. Les cicatrices que le tout t'a laissé. Physiques et morales. Et le foyer qui t'a ouvert ses portes. Le royaume de la débrouille et de la survie. Une étrangère a qui on n'a jamais fait de cadeau. Peut-être que c'est pour cela que tu as tendance à faire passer ta personne avant les autres. Peut-être que c'est ce trauma-là que Marius a commencé à faire guérir. Puis que maintenant, c'est lui que tu voudrais faire passer en premier, bêtement tu t'en es rendue compte lors de son absence, cette absence si douloureuse. Tu ne veux pas t'apitoyer sur ton sort, tu veux repartir avec lui comme si les mois précédents n'avaient jamais existés. Tu aimerais les occulter mais il ne faut pas oublier qu'il est parti d'un coup. Il pourrait, pourra, recommencer. Peut-être que c'est pour cela que tu as besoin de l'avoir dans la ligne de mire. Le voir, savoir qu'il est là, te rassure un peu. La peur de ressentir encore son absence.

Les pistes débutent. Une photo d'une famille remontant au début du XX siècle devant la fameuse maison qui vient hanter tes rêves. Un homme, une femme et leurs deux enfants. La photo pourrait être tout à fait normale mais il y a comme un flou sur les visages. Tous les visages. Tu es étonnée que personne n'est annoté quelque chose. Comment cela est possible. Marius soumet l'idée d'un problème technique lors du développement. Cette idée te rassure, elle est rationnelle, logique, impossible de se faire que cela pourrait être autre chose. " - Oui, c'est sans doute cela, ou un défaut de l'appareil photo ? Ce n'est pas encore très développé la photo en tirage argentique... début du XXe siècle je crois. " Tu tentes de comprendre, l'ombre à la fenêtre ne semble pas avoir de forme, serait-ce un reflet ? Un arbre quelque part en face ? Il semble avoir la forme d'une personne mais comment en être sûr ? Tu claques ta langue sur ton palet, cela semble tellement complexe, tu as l'impression d'être détective privé. Ton cerveau fourmille de possibilités. " - Je ne sais pas pour le forme, j'ai vu une ombre dans mon rêve mais à quoi est-ce qu'elle pourrait correspondre si la famille est encore en vie ? Ce n'est peut-être qu'un reflet ou une coïncidence pour ce coup-là ? " Ou comment te rassurer.


Tu t'avances vers les manuscrits, registres et cahiers anciens rangés avec un classement qui semble inexistant. Tu pioches ce qui te semble être un registre ecclésiastique. On notait les naissances, les actes religions comme les communions, les baptêmes, puis les mariages et les enterrements. Les prêtes pouvait jouer le rôle de médecin pour annoncer les décès et les concilier dans des registres, écrit encore à la plume. Tu tournes plusieurs pages, tu suis du doigts les noms, tes lunettes fixées sur ton nez. Parfois Marius se moque de cette monture trop grande, mais elles sont confortables et tu les aimes bien, même si elles font un peu mémé. Et bingo, tu trouves quelque chose d'intéressant, de cohérent. Tu montres à Marius, le registre indique une famille décédée, trois ans après. Les circonstances ne sont pas mentionnées.

C'est là que Marius, en regardant à nouveau cette photo voit un détail qui ne vous avez pas sauté au yeux tout de suite. " - Enceinte ? " Tu regardes, elle est effectivement dans une position qui pourrait le laisser penser. " - Il devrait y avoir une trace de sa naissance ? " Pourquoi n'est-il pas mort avec le reste de la famille ? N'est-il pas mort avec le reste de la famille ? Tu continues le registre. Tu avances un peu... quelques mois. " - Tiens, regarde, naissance d'un petit James Henry Davenport sur la maison des Heights Dovecote Hills. Un petit garçon apparemment, il sera baptisé... deux semaines après... mais... visiblement rien de plus sur lui... " Rien. Pas de mort, pas de communion... tu ne parcours pas le registre en entier. " - L'enfant a peut-être survécu ? Il faudrait trouver de quoi ils sont morts... " Les archives de ce type ne sont peut-être pas disponibles. " - Tu crois qu'il y a un endroit où l'on peut trouver les causes des décès ? " Il est juste derrière toi, tu sens sa présence, tu tournes ton visage vers lui... un peu trop proche, vous manquez presque de vous cogner le nez. Tu te mordilles la lèvre, regarde un instant les siennes, sans t'en rendre compte et tu souris. " - On tient plusieurs pistes déjà, la famille... le nom de l'enfant... on devrait pouvoir trouver d'autres informations sur les Davenport et le drame qui s'est passé dans leur maison " Tu ne sais pas pourquoi, la proximité avec Marius te trouble. Tu détournes le regard vers la table, à la recherche visuellement de ton gobelet de café que tu attrapes pour boire une gorgée. " - La famille des héritiers qui nous ont engagé, détiennent cette propriété depuis 1914, peu de temps après les drames qui ont dû se passer, ce bébé a bien dû passer quelque part..." Un mal de tête commence à surgir, toujours quand le paranormal s'immisce fort en toi. Tu te masses les tempes un instant pour reprendre tes idées. La fatigue n'aide pas sans doute.  " - J'ai l'impression qu'il manque des pièces au puzzle... "
(c) mars.

Marius Acheron
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  Re: hysteria - ft marius     Ven 20 Mai - 0:00


deer creek, morning
@esma el misri

Le peu d'informations m'étonnait. Tout le monde à Deer Creek semblait avoir envie de parler des vieilles histoires de la ville. La maison n'était pas si vieille. Et pourtant, nous creusions encore et encore pour trouver des indices. J'inventais peut-être complètement cette histoire de femme enceinte. Simplement intrigué par sa position sur la photographie. Pourtant, Esma me donnait rapidement raison. Un troisième enfant. Quelqu'un dans cette famille qui n'aurait donc pas péri en même temps que tous les autres. Il a survécu... ou il est mort avant eux. C'était tragique, mais possible. Seulement, rien de très parlant dans les registres. Nous avions déjà de la chance que tant de choses soient documentées à l'époque.

Je sentais le regard d'Esma sur moi. Un regard lourd. Ses yeux qui m'observaient un peu trop intensément. Elle s'assurait peut-être que c'était bien moi. Après tout ce temps. Est-ce que j'étais bien réel, ou est-ce qu'elle s'imaginait ma présence ? Le doute était permis. Je lui laissais un peu d'espace. Le temps qu'elle avale quelques gorgées de son café. Je faisais de même avec le mien avant qu'il ne refroidisse. On pourrait peut-être leur demander. Aux héritiers. Je marquais une pause le temps d'avaler une gorgée. Pour le bébé je veux dire. C'est peut-être un détail dans l'histoire de leur famille donc ils ont pas pensé à en parler, mais pour nous ça peut faire du sens. C'était toujours comme ça. Les gens n'oubliaient pas volontairement des éléments. Seulement... il était difficile pour eux de déceler ce qui était important ou simplement anecdotique. C'était bien pour ça qu'ils faisaient appel à nous. Nous étions le regard extérieur sur leurs vies. Ces inconnus capables de leur dire s'ils étaient fous ou si une force mystérieuse avait maudit leur héritage. Dans ce cas, je misais clairement sur la seconde option.

Je rejoignais de nouveau ma compagne en voyant les signes de ce que je devinais être une migraine. Elle n'avait pas changé. Mes mains remplaçaient les siennes sur son visage. Mes doigts glissaient dans ses boucles épaisses jusqu'à l'arrière de son crâne. Je lui faisais faire un légèrement mouvement circulaire, mes pouces qui massaient doucement ses tempes. On peut faire une pause si tu veux. Prendre l'air ? Non pas que cette vieille réserve pleine de poussière n'était pas charmante... Mais ces derniers jours avaient été assez compliqués comme ça. La nuit dernière d'autant plus. Je sais pas si on trouvera grand chose de plus ici de toute façon. Pas tout de suite en tout cas. Pas sans avoir discuté avec la famille ou sans avoir jeté un oeil plus en détail à la maison. Si elle me laissait y rentrer prochainement.
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Statut : Célibatairement engagée. Un mariage contracté et oublié. Engagée sans t'en rendre compte dans une relation faîte pour durer.
Logement : Van posé au pied d'une demeure hantée. Quartier de Dovecote Hill, un peu isolée. Et si vous frappez et que personne ne répond, vous la trouverez en train de goûter à la meilleure tarte du Dîner.
Style RP : deuxième personne du singulier ( possible première ) - dialogue en français - accepte ceux en anglais. Moyenne de mots : 600 mots (+/-) - réponses toutes les semaines.
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  Re: hysteria - ft marius     Sam 21 Mai - 0:15


hysteria



Cette sensation que tu connais que trop bien. Elle est là, elle s'immisce doucement. Anodine, parfois tu ne remarques même pas. Cela commence par des douleurs un peu partout dans le corps, la nuque raide, le dos qui tire. Tu n'arrives pas à trouver une position confortation, tu tentes de t'étirer mais rien ne soulage le malaise. C'est là qu'elle arrive, qu'elle attaque. La migraine débute paisiblement presque, une douleur sourde qui part de la mâchoire et qui remonte jusqu'à tes tempes, derrière tes yeux. Le troisième est ouvert depuis trop de temps, il faut le fermer. Tu n'as pas vraiment compris comment fonctionner tes capacités et tu n'es pas sûre de vouloir appeler cela des capacités. Tu es peut-être simplement folle, après tout ? Pourtant... Marius te croit. N'est-ce pas sa femme que tu as vu lors de leur rencontre, n'est-ce pas son aura que tu perçois régulièrement autour de lui. Elle veille sur l'homme qu'elle a aimé, qu'elle aime encore comme une lionne féroce. Tu n'étais pas sûre d'avoir ta place à un moment aux côtés d'un homme comme lui. Pourtant, elle ne t'a pas chassé. Tu ne sais pas ce que tu ressens, ce que tu vois, tu ne sais pas ce que tu entends. Tu ne veux pas te poser de question, si parfois tu parviens à bloquer le tout, à contrario, il y a des jours où les vannes sont ouvertes.

Tu crains que depuis ta nuit agitée, rien ne soit verrouillé. Tout est ouvert, tu es à vif, comme écorchée par des choses qui te dépassent. Un univers cruel qui peut s'avérer aussi lumineux que sombre. Si vous commencez à émettre des pistes, tu n'as pas le temps de te poser que la migraine commence son attaque fourbe. Tu pourrais prendre un comprimé qui les efface comme une gomme avec un crayon de papier. Pourtant, ce n'est jamais ta première solution. Tu te souviens ta mère le faisait, les mains sur les tempes, elle chantonnait une mélodie en arabe. Tu fermais les yeux et tu arrivais à t'endormir. Tu ne te souviens plus des paroles exactes, mais tu sais que le sommeil est loin d'être aussi facile qu'à une époque. Agité, effrayant. Il t'arrive parfois d'angoisser à l'idée de fermer les yeux... que va te montrer ton esprit ?

Tu masses tes tempes. Tu inspires, fermes les yeux... tu ne le vois pas venir. Tes doigts sont écartés pour laisser place à ses mains. Tu relèves la tête vers lui, tu le regardes un instant avant de fermer les yeux de satisfaction. C'est encore plus plaisant lorsque ce n'est pas toi qui est à l'origine du mouvement. Marius te propose de faire une pause. Tu souris et fais non de la tête. Tu as besoin de réponse et vous sembler en avoir besoin. Si les archives possèdent sans doute un tas de documents importants, vous ne saurez jamais lesquels sélectionner pour avancer. Tu laisses les doigts de Marius masser tes tempes avec douceur. Combien cela t'a manqué pendant les huit mois. Tu finis par lui sourire et retirer ses mains de ton visage. Tu les gardes un instant, dans les tiennes, tu cherches du regard un acte de notoriété que tu as cru voir sur la table tout à l'heure. Tu le récupères pour regarder le nom de famille indiqué. " - C'est le titre de propriété après le décès de la famille " Tu annonces en lisant les lignes écrites manuscritement. " - Après la mort de la famille, la maison a été léguée à la soeur, il est indiqué qu'à la mort de sa soeur aînée elle a hérité des biens " Tu montres le document. " - Abigail Miller " Tu inspires. Le casse-tête ne fait que commencer.  " - C'est elle qui a vendu la maison à la famille de ceux qui nous ont engagé. Je ne pense même pas qu'elle ait vécu dans la demeure et s'il y avait un bébé, il aurait hérité à sa majorité ? Il n'y a aucune trace de cet enfant... disparu.. " Tu retrouves un nouvel acte notarié. " - La famille Stewart est propriétaire depuis. A l'époque, c'était le commencement du développement de la ville de Deer Creeks, je devrais les appeler, ils doivent avoir des informations qu'ils ignorent ... ils ont peut-être entendu des rumeurs, histoires qu'on leur racontait ?  " Tu attrapes ton nouveau téléphone portable, ce nouveau jouet dégoté en boutique d'occasion. Tu récupères le contact et tu approches l'appareil à ton oreille. La tonalité ne résonne pas longtemps la voix de la famille de Franck Thompson décroche. Tu lui expliques que vous avez besoin de précision. Elle convient d'un rendez-vous dans trente-minutes, elle ramènera avec son époux des documents qui pourraient aider. Un soupir quand tu raccroches, la migraine reprend de plus belle. Tu retires un moment tes lunettes pour frotter tes yeux. Tu attrapes ton gobelet de café et tu le termines. " -, ils nous retrouvent dans trente minutes. Tu te sens prêt pour un petit rendez-vous dans la maison ? " L'idée ne te plait pas, mais c'est votre job, c'est votre gagne pain, tu ne peux pas laisser  Marius à l'égard. Tu hisses tes lunettes sur le haut de ton crane, comme une serre-tête qui dompte un peu ta crinière bouclée. Te viens alors l'idée de prendre en photos les documents et photos qui vous ont servi. Ce n'est pas véritablement autorisé mais lorsque tu lances un regard vers la femme de l'accueil, elle ne semble pas avoir levé son nez de son roman demi-érotique. Tu ranges le tout. Tu récupères tes affaires, jette ton gobelet déjà vide, tu aurais presque envie d'en boire un nouveau. Au van, tu pourras te faire une tasse. " - Promets-moi que s'il te passe un truc trop étrange, tu fonces vers l'extérieur ? " tu es sérieuse, plus que d'habitude. Parce que tu as vu des choses dans un rêve qui te font encore frémir. Alors, oui, c'est un rêve, mais si réel. Tu prendras un comprimé contre la migraine sur le trajet, sinon, tu n'es pas sûre de tenir.
(c) mars.

Marius Acheron
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  Re: hysteria - ft marius     Sam 21 Mai - 16:10


deer creek, morning
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Parfois, j'enviais le don d'Esma. Même si elle n'utiliserait pas forcément le même terme pour le qualifier. J'avais passé ma vie à la recherche de ce qui m'avait terrifié en étant enfant. Depuis toujours, j'étais en quête d'un moyen de prouver que tout ceci était réel. Que ce que j'entends ou voyais parfois n'était pas le fruit de mon imagination. Tout était si clair pour elle. Trop, peut-être. Et la voir subir ses migraines me rappelait que c'était peut-être plus un fardeau qu'un don. Mais tout de même. Elle avait vu Elsa. Et parfois... j'aimerais la voir aussi. La maison de mes parents était remplie de photos de nous. Difficile de ne pas penser à ce que ma vie aurait été si ce n'était pas arrivé. Ils n'en parlaient pas. Moi non plus. Mais les souvenirs étaient là. Elle aussi d'ailleurs. Parfois.

Je la laissais enlever mes mains de son visage. Et l'écoutais. Sans... vraiment écouter. Un moment d'absence. Peut-être ses mains dans les miennes. Ou l'appréciation de se laisser guider par elle. Elle prenait des photos. Des décisions. Des initiatives. Elle se débrouillait très bien sans moi finalement. Non pas que ça me donnait envie de partir et la laisser s'occuper de tout ça seule. Je finissais par comprendre que j'appréciais être à ses côtés. L'aider. La faire oublier ses démons et ses maux. Je ne faisais qu'acquiescer d'un hochement de tête lorsqu'elle me parlait des héritiers et des propriétaires. Qu'est-ce que je pouvais ajouter d'autre ? Elle avait parfaitement raison.

Je finissais mon café en même temps qu'elle, observant au loin la vieille archiviste. Je me demandais ce qui la passionnait autant dans sa lecture. Prêt. Bien sûr que j'étais prêt. Je n'attendais que ça depuis que j'étais arrivé. Non sans appréhension. Mais j'avais le sentiment que nous n'apprendrions rien de plus sans que je mette les pieds dans cet endroit. J'attrapais mes affaires pour sortir alors qu'elle m'interpelait une dernière fois dans ces lieux. J'avais déjà fait cette promesse tant de fois depuis hier. Je fronçais les sourcils. Combien de fois devrais-je le répéter ? C'est promis. Ma main sur son bras, je le serrais légèrement dans un geste rassurant. Qu'est-ce qu'il pourrait bien nous arriver ?

Un léger salut de la tête à la vieille femme et nous sortions de cette grotte de papier et de poussière. J'étais surpris par la soleil. Mes lunettes de soleil glissaient aussitôt sur mon nez. Je n'aurais pas forcément pensé en avoir besoin au mois de mai dans l'Oregon. Mais c'était agréable. Cette légère brise qui venait tempérer la chaleur inattendue.

Le van n'était que quelques mètres plus loin. Je me hissais sur le siège conducteur et laissais Esma faire sa vie à l'arrière avec Poltergeist. Nous aurions pu croire à un vieux couple qui part en vacances. Ecumant les routes des Etats-Unis en quête de découverte et des jolis lieux. Les pneus nous guidaient plutôt en dehors de la ville. Près de la forêt où était nichée la vieille demeure. Nous y arrivions rapidement, avant eux. Je me garais pile devant l'entrée pour les voir arriver facilement. Tu peux m'envoyer les photos des plans ? demandais-je en me retournant pour voir l'arrière du véhicule. J'irais bien vadrouiller dans les pièces pendant que tu continues de leur parler. Voir si quelque chose ne correspond pas. Je me contorsionnais pour passer de l'autre côté du siège, attrapant une bouteille d'eau dans le petit frigo bien vide. Et oui, s'il y a quoi que ce soit d'anormal... je fuirai. Un clin d'oeil pour appuyer mes propos et j'entendais au loin une voiture se garer en face de nous.

Je sortais du van. Une poignée de mains aux propriétaires et nous rentrions dans la maison. Esma et Poltergeist sur mes talons.

Enfin.
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  Re: hysteria - ft marius     Dim 22 Mai - 1:46


hysteria



Tu montes sur le lit à l'arrière, pas attachée, sans doute pas la meilleure des idées mais vous n'avez pas grand trajet à faire. Tu prends votre chien avec toi, tu t'allonges juste quelques minutes, le temps de faire la distance entre le centre-ville et la maison. Avant de poser ta tête sur un oreiller, tu avales deux comprimés d'antalgiques pour faire passer ce mal de tête qui risque de te faire vivre un enfer le reste de la journée. Tu aurais dû prévoir plus de caféine. Tu as l'impression de déjà en manquer.

Vous retournez au point de départ. Là où tout a (re)commencé. Si cette maison ne te plait pas, si elle te fait dresser les poils... tordre l'estomac... c'est sur ses terres que Marius est revenu à toi. C'est parce qu'elle a fait ressortir tes pires craintes qu'il a cru que tu avais besoin d'aide. Tu avais besoin de lui, c'est à n'en pas douter, mais pas seulement pour ce cas-là, juste parce qu'il manquait à ton univers. Peut-être ne mérites-tu pas un partenaire tel que lui dans ta vie, mais tu ne veux pas le voir disparaître et si tu dois t'améliorer pour le garder, tu es prête à faire de ton mieux. C'est d'ailleurs grâce à lui que tu as laissé tomber les conneries. A croire qu'il a une bonne influence sur toi.

Le van s'arrête trop vite, tu aurais voulu y rester cloitrer pour te protéger. Le protéger peut-être surtout, tu n'as jamais eu peur de te mettre en danger mais quand il s'agit de Marius, tout semble décupler. La peur de le perdre, de te retrouver seule à nouveau. S'il venait à mourir comme dans ton rêve, tu ne pourrais plus envisager un retour inopiné. Marius se tourne vers vous, Popol assis la langue pendante à tes côtés. Il aimerait les photos que tu as pris tout à l'heure. Tu te redresses, pendant qu'il passe de l'autre côté du van, côté habitation, et prend une bouteille d'eau, tu entreprends d'envoyer les photos que tu pries des plans de la maison. " - Tu devrais les avoir reçu normalement " Tu lui dis doucement. Tu ne veux pas te répéter. Il semble avoir compris de lui même que si un truc ne colle pas, tu veux qu'il sorte. Peut-être qu'il ne se passera rien. On en sait jamais avec ce genre de forces surnaturelles. Qu'est-ce qui les font réagir ? Tu n'as jamais pu répondre à cette question. Tu esquisses un petit sourire en le regardant sortir du van. Les propriétaires viennent d'arriver. Tu soupires, comme pour te donner du courage. C'est parti.

Vous avez à leur rencontre, serrage de mains à bonne et due forme. Alors vous avancez vers l'entrée et vous pénétrez dans l'antre d'un diable.

Tes poiles se dressent immédiatement. Ton instinct est en alerte. Tu sens des vibrations des énergies. C'est dingue ce que la température est plus fraîche, plus cru, humide. On se croirait dans une église humide. C'est l'effet que cela fait. Une vieille maison qui manque de chauffage sans doute, tu tentes de te rassurer.  " - On souhaitait vous poser quelques questions sur l'histoire de la maison, on a tenté de comprendre un peu son histoire, pour comprendre ce qui pourrait abîmer l'endroit. " Tu commences. Tu sais que Marius va s'éclipser pour tenter de trouver une pièce qui n'aurait pas été dessinée sur les plans. " - On est tombé sur des documents référents aux premiers propriétaires, les Miller. Vous savez ce qui leur est arrivé ? Il n'y a pas de traces véritablement de leur histoire, ils sont morts tous ? Nous n'avons pas trouvé l'acte de décès du bébé..." Ils échangent un regard, tu en déduis que vous n'êtes pas les premiers à demander. " - Personne n'a jamais véritablement su ce qu'était devenu ce pauvre enfant. Tenez, ce sont des écrits de mon arrière grand-mère, elle y raconte des événements passés dans la maison. Elle a grandi dedans, elle a connu Abigail Miller. " Tu saisis le vieux carnet. Tu sens que tu vas avoir de la lecture après ce rendez-vous. " - De ce que je peux vous dire, c'est qu'Abigail, peu de temps avec de mourir, était considérée comme une sorcière, mais on ne jugeait pas les femmes pour hérésie à cette époque et d'après les dires de mon arrière-grand-mère, ce n'était que des rumeurs. " Tu écoutes et enregistres les informations. Si Abigail était une sorcière, cela pourrait expliquer les signes sataniques. " - Vous n'avez jamais eu vent de rite ici ? J'ai trouvé un symbole qui t'apparente à un signe satanique dans la salle à manger, derrière la vieille tapisserie. " Ils se concertent du regard. " - Non, mais cela pourrait remonter aux Miller " Tu hausses les épaules, tu n'en sais rien, ce n'est pas ta spécialité la datation. " - Et on connait un peu les fondations de la maison ? Sur quoi elle a été bâtie ? " Parce qu'il y a aussi ce problème. " - Mes parents avaient fait venir un géobiologue à une époque. Il y a une source naturelle qui passe en dessous, c'est de là que vient l'eau du puit au fond du jardin. " Tu n'es pas étonnée. " - Je vois, parfois l'eau emprisonne les énergies, donc les entités, cela n'a pas dû aider au fil des années. Et vous savez s'il y a des cimetières à proximité ? " Un nouveau regard échangé. " - L'Oregon est plus ou moins un cimetière, beaucoup de tribut amérindienne se sont opposés à la colonisation et l'urbanisation. Entre la fin du XIXe et le début du XXe, beaucoup de nouveaux colons ont été envoyés pour cultiver des terres et construire des voies de chemin de fer. Les tensions étaient assez fortes. l'Eglise a envoyé des émissaires pour rependre la religion... alors peut-être qu'il s'agit d'une ancienne terre sacré, un ancien cimetière comment on pourrait le savoir ? " Tu hoches les épaules.  " - D'accord, merci pour ces précisions... " Tu te tournes vers ton compagnon de route. " - Tu en penses quoi ? Tu avais d'autres questions peut-être ? " Tu souris, restant à côté de lui, tu as presque envie de lui prendre la main mais tu te retiens, tu n'es pas une enfant et il ne se passe, pour le moment strictement rien, hormis une sensation d'être regardée, épiée. Mais n'est-ce pas le crédo de toutes les maisons hantées?


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Marius Acheron
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  Re: hysteria - ft marius     Dim 22 Mai - 15:45


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@esma el misri

Il y avait quelque chose d'effrayant et d'étrangement réconfortant dans cette maison. Je voyais la beauté des lieux derrière son côté délabré. Les lieux n'avaient pas été habités depuis longtemps. Surement squattés et visités par des curieux au fil des ans. Certaines tapisseries étaient encore d'époques. Quelques morceaux de lampes Tiffany qui pendaient du plafond. Quel gâchis d'avoir été abandonnée ainsi.

J'avançais lentement avec eux. Ecoutant religieusement leur récit et les questions d'Esma. J'avais hâte de lire les écrits du carnet, mais pour l'instant j'avais encore plus hâte de découvrir l'endroit. J'observais la vue à travers les vitraux brisés. Je découvrais un peu plus loin le puit qu'ils évoquaient. Peut-être que quelque chose s'y cachait au fond. De vieilles pièces jetées par les enfants du coin ou... autre chose. Je longeais les murs, laissant courir mes doigts sur les boiseries d'époque. Vous n'avez aucune histoire à nous raconter sur cet endroit ? Des histoires de famille ? Des rumeurs ? Il fallait les prendre avec des pincettes. Mais je voulais tout entendre. A nous de juger ce qui pourrait sembler vrai ou pas. Rien de très concret. Surement des gamins qui s'amusent mais... on parle de bruits étranges, d'objets qui disparaissent, des balles, ce genre de choses. On a retrouvé des carcasses d'animaux enterrés aussi. Je hochais de la tête. Rien de surprenant en effet. Des parquets qui grincent, des animaux morts, tout pouvait simplement s'expliquer. Les objets, moins. Je me demandais si j'allais tomber sur une pièce remplie d'objets disparus.

Je vous laisse discuter, je vais parcourir un peu les pièces. Ma main glissait dans le dos d'Esma dans un geste rassurant alors que je m'éclipsais. Le regard sur mon téléphone et les plans qu'elle m'avait envoyé quelques minutes avant, j'avançais dans la maison. J'avais du mal à comprendre ce qui pouvait tant perturber Esma. On aurait dit une maison abandonnée comme les autres. Elle avait simplement besoin d'une bonne rénovation. Mais il y avait quelque chose de familier entre ces murs que je n'arrivais pas à expliquer. Peut-être un lieu dans lequel j'aurais pu vivre si j'avais mené une vie différente.

J'évitais la cave dans un premier temps. Je préférais rester dans les pièces de vie, intrigué par le bruit du sol qui craquait à l'étage. Sur mon chemin, je croisais le fameux signe satanique que je prenais aussitôt un photo.

Un frisson.

Les poils qui se hérissaient sur mon corps alors que l'image s'incrustait dans mon téléphone. Ok. Je comprenais peut-être ce qu'elle ressentait. C'était comme si j'avais senti un souffle dans ma nuque. Et j'étais à peu près sûr que ce n'était pas un bref courant d'air. J'avançais toujours, proche des escaliers qui montaient à l'étage.

Un rire.

Comme celui d'un enfant.  D'un bébé, plutôt. Je jetais un oeil dans la pièce où se trouvait la famille et Esma. Ils continuaient de parler, simplement. Sereinement. J'échangeais un regard intrigué avec mon amie. Est-ce qu'elle a entendu ça aussi ? Elle n'en donnait pas l'impression. Peut-être que j'étais fou après tout. Ou que j'avais perdu l'habitude et confondais le souffle du vent et les bruits d'un enfant.

Des pleurs.

Je n'étais pas fou. J'entendais distinctement les plaintes d'un très jeune enfant à l'étage. Un coup d'oeil au plan et je montais doucement marche après marche. Les doigts glissant toujours sur le bois de la rambarde légèrement branlante de l'escalier. Doucement, j'oubliais de regarder la photo qui guidait mes pas. Simplement guidé par les pleurs qui se faisaient de plus en plus forts dans mes oreilles.

Plus un bruit.

Le calme parfait. Plus de parquet qui craque. Plus de vent qui siffle. Plus de parole étouffée au rez-de-chaussée. Je poussais une porte entrouverte et découvrais au sol une petite forme emmitouflée dans un vieux drap. Mon cœur se serrait.

Les pleurs reprenaient.

Ils appartenaient bien au petit être qui s'agitaient devant moi. J'avançais. Lentement. Posais un genou à terre et... Rien.. Mes doigts se resserraient sur un tissu vide.  La forme que j'avais vu quelques secondes plus tôt, disparue. Le silence de nouveau qui remplissait la pièce.

Et une force qui me bousculait à terre.

Je ne tombais pas de haut mais m'écroulais sur le côté. Mon bras droit et mon téléphone se fracassant au sol. Il n'y avait rien autour de moi à part une pièce vide et un vieux drap sur les lattes. Je restais par terre de peur d'être à nouveau projeté au sol si je me levais trop tôt. Esmaaa ? hurlais-je à travers la maison. Pas apeuré. Plus intrigué, comme pour lui dire de venir jeter un œil par ici. Je me redressais quand même légèrement pour découvrir la douleur dans mon épaule. Je restais ainsi le temps qu'elle me rejoigne. Le regard toujours fixé sur ce tissu où j'étais sûr d'avoir vu un nouveau-né un peu plus tôt.
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  Re: hysteria - ft marius     Dim 22 Mai - 20:32


hysteria



Tu lances un regard à ton partenaire. Marius est avec toi, cela semble quelque peu irréel qu'il soit là. Lorsque les personnes qui sont en face de vous t'ont appelé, il n'était plus là, il avait disparu de ta vie. Maintenant il se tient à côté de toi et ne semble pas décidé à repartir. Tu peines encore à croire que cela n'arrivera pas, que tu ne diras pas quelque chose de trop et qu'il claquera à nouveau la porte de votre van. Il y a une forme d'appréhension, que tu te retournes et qu'il ait à nouveau disparu. Il n'est pas revenu depuis vingt-quatre heures, il faut un peu de plus de temps pour encaisser. Tu demandes à Marius s'il n'a pas des questions lui aussi, s'il ne veut pas connaître des précisions que tu n'aurais pas demandé. Des précisions... tu écoutes, suivant les mouvements de Marius qui parcourt la pièce dans laquelle vous vous trouvés. Tu crains de le quitter du regard mais tu ne peux pas le couver comme une mère poule. De une, parce que tu n'es pas une poule et de deux, parce que tu n'es pas sa mère. Et étonnamment, cette idée est assez dérangeante. Peu importe, ce n'est pas le sujet. Tu écoutes les réponses, les potentielles phénomènes qui ne t'impressionnent pas vraiment. Tu es même surprise qu'il n'ait rien de plus. Tu croises les bras, tu ne comprends pas qu'ils n'aient pas ressenti plus. Avant que tu n'aies le temps de rebondir, Marius annonce qu'il veut qu'il souhaite aller voir les autres pièces de la maison. Ton ventre se tord à cette annonce, un coup de pression. Tu as la gorge qui se serre d'un coup, son geste ne te calme pas mais tu sais qu'il cherche à te rassurer. Tu te pinces les lèvres, tu te retiens de le suivre, après tout, c'est aussi un grand garçon. Tu mets deux secondes à te reprendre et tu le laisses disparaître.

Tu reprends alors l'interrogatoire de la fatigue, serrant le carnet dans tes bras. Tu ne peux t'empêcher de regarder Marius quand il apparaît dans ton champ de vision. Tu te concentres sur eux, un air un peu plus sévère. " - Il ne vous ait jamais arrivé de phénomène plus violent ? Des portes qui claquent ? Des râlent agressifs ? " Evidemment, tu prends les exemples que tu as vécu pour tenter d'avoir des explications. Peut-être que tu ne devrais pas les brusquer de la sorte mais il faut qu'ils vous répondent, c'est important, vraiment. Sinon, vous ne pourrez pas avancer correctement. Ils se lancent un regard encore, comme s'ils se mettaient d'accord sur ce qu'il fallait nous dire. " - Ce n'est pas un jeu, on a besoin de savoir si vraiment il se passe des choses que vous nous cachez ! " Le mari qui n'a pas parlé depuis le début, éclaircit sa voix. Tu le fixes, tu attends vraiment des réponses. Avant qu'il prenne la parole, tu vois Marius te lancer une regard que tu ne comprends pas... Tu le laisses à son investigation, pour te concentrer sur les dires des deux personnes en face de toi. " - On a entendu des choses, de personnes qui ont été poussées dans les escaliers, des voix assez nettes... des berceuses, des pleures d'enfants. Mais une voix, je crois que c'est notre fille qui était venu vérifier la maison, elle s'est retrouvée en face d'une femme sur le rocking chair qui est à l'étage qui berçait quelque chose... " Il regarde sa femme, comme si le discours de leur progéniture était totalement folle. " - Quoi ? Qu'est-ce qu'elle a vu ? " Tu les presses, tu crains qu'il se rétracte. Sa femme semble penser que la scène est folle. " - Elle nous a dit qu'elle avait vu une ombre lui foncer dessus, elle est partie en hurlant, elle n'a jamais voulu remettre les pieds dans la maison... et ... Elle voit un psychiatre depuis à Portland. Elle a quitté la ville et fait encore des cauchemars... Quoi Kate ? tu ne peux pas penser que notre fille ment, c'est ce qui a précipité la vente de cette maudite barraque que ta famille garde depuis des générations. " Tu sens que le sujet est encore épineux. " - Merci pour votre honnêteté, on a besoin de tout comprendre, je vous avoue que cette maison est quelque peu un mystère... Et ce trésor dont vous m'avez parlé au téléphone, comment vous expliquez que personne n'a mis la main dessus. " C'est la femme qui reprend cette fois. Elle ouvre un dossier qu'elle tient encore dans les mains, elle pose une vieille lettre. Tu te positionnes au dessus, récupérant tes lunettes sur ta tête. Une lettre manuscrite que tu commences à lire... Tu n'as pas le temps de la comprendre que l'on t'appelle. Pas n'importe qui. Ton coeur loupe un battement, tout ce que tu redoutais évidemment. Un bruit sourd sur le planché à l'étage. Tu n'attends pas. Tu laisses tes lunettes sur la table et tu cours à l'étage. " - Marius ? " Ta voix trahit ton angoisse. Tu cherches ton compagnon dans une première pièce, il est dans la suivante, au sol... Tu avances précipitamment de lui. " - Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi tu es au sol ? Tu es tombé ? " Tu ne vois rien dans la chambre, ne sent rien. Elle est glaciale cette pièce, juste glaciale. Les deux propriétaires arrivent aussi dans l'embrasure de la porte. Tu es à genoux, à côté de ton Marius. Tu l'aides à se redresser. Tu cherches des réponses dans son regard. " - Dis-moi, dis moi ce que tu as vu... " Tu attrapes ses doigts. Cette maison est peut-être bien maudite. " - Il faudrait brûler cette maison " s'énerve le mari. Tu lui lances un regard. Tu sens que la femme, celle qui a hérité du fardeau n'est pas d'accord, parce que ça compte mine de rien pour elle. Elle souhaite juste la vendre et passer à autre chose... pas la détruire. Et la détruire ne signifie pas que tout cessera. Il part en furie vers la sortie. Elle semble désolée. La maison met à rude épreuve ce couple, cela te fait de la peine de voir qu'elle puisse avoir autant d'impact. " - Je suis désolée, vraiment, je vous laisse les documents en bas... appelez-nous si vous avez besoin... " Elle suit alors son mari, quelque peu contrainte. Tu inspires, calme tes nerfs. Tes yeux se posant à nouveau sur Marius. " - Ca va, vraiment ? " Mes mains sont sur lui, pas question de le lâcher, encore moins maintenant.


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  Re: hysteria - ft marius     Dim 22 Mai - 21:38


deer creek, morning
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Les marches grinçaient aussitôt. Trop de pas pour que j'arrive à les compter. Trop sonné pour réellement comprendre ce qui venait de se passer. J'entendais mon prénom un peu plus loin. Pas le temps de lui expliquer où j'étais qu'elle apparaissait dans la pièce. Aussitôt à mes côtés. Je ne voulais pas donner raison à ses cauchemars. Mais force est de constater qu'elle avait eu raison de s'inquiéter. C'était comme si quelque chose, ou quelqu'un, n'avait pas voulu que je trouve à cet enfant. S'il existait réellement. Je sais pas. Je n'étais pas tombé. J'avais senti cette force contre mon corps. Le déséquilibre. Cette volonté de m'éloigner de ce... drap. Mais les propriétaires étaient là aussi. Et leurs regards en disaient assez sur leur inquiétude, je ne voulais pas en rajouter une couche. J'ai pas vu grand chose. Pas réellement. J'avais surtout entendu des choses. Et a priori, j'étais bien le seul.

Je me redressais non sans mal. Ma main gauche se dirigeait aussitôt sur mon épaule blessée. Sûrement rien de grave, mais assez pour me faire grimacer. J'observais le ping-pong verbal des deux époux en désaccord. Je comprenais leurs réactions à tous les deux. Je ne voulais pas voir cette maison partir en fumée, mais ce n'était pas mon choix. Heureusement, ce n'était pas non plus celui de la femme. Ils disparaissaient presque aussi vite qu'ils étaient venus dans la pièce. J'avais presque envie de dire... la nurserie ?

Mon attention se reposait sur Esma qui ne me quittait pas du regard. Je vais bien. Un sourire rassurant. Rapidement recouvert par une nouvelle grimace de douleur. J'ai entendu un bébé. commençais-je. Des rires, des pleurs. Ils venaient d'ici. J'agitais mon bras valide dans la pièce vide. Elle paraissait si normale tout à coup. Il y avait un bébé. Je suis sûr de l'avoir vu mais il a disparu quand j'ai voulu le toucher. Je me baissais difficilement pour attraper à nouveau le drap. Je fouillais le tissu du bout des doigts, à la recherche de... quoi que ce soit. Abîmées par les années, je trouvais des lettres brodées. J. H. D. Je montrais ma trouvaille à Esma. James Henry Davenport ? La coïncidence aurait été grosse. Je profitais de ma proximité avec le sol pour récupérer mon téléphone un peu plus loin avant de me redresser à nouveau.

Un besoin soudain et rassurant d'attraper la main d'Esma me faisait la rejoindre. Je la serrais doucement. Quelque chose m'a poussé tout à l'heure. Je suis tombé sur mon bras. J'ai dû me faire une entorse ou quelque chose comme ça... Je gardais sa main dans la mienne et l'attirais vers l'extérieur de la pièce. Sortons d'ici, s'il te plait. Je la laissais simplement récupérer ce qu'ils avaient laissé avant de repartir vers le van. La porte arrière était toujours ouverte. Je m'asseyais sur le rebord et massais légèrement mon épaule endolorie. T'as rien entendu toi ? C'était... surprenant. C'était elle qui entendait et voyait les choses, et moi qui les interprétais d'habitude. Pas l'inverse. Comme si quelque chose cherchait à m'attirer. Mais autre chose voulait me faire fuir. C'était sûrement cet enfant disparu que j'avais entendu. Il n'avait donc pas survécu à tout ça. Mais pourquoi personne n'en parlait ?
Esma El Misri
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Statut : Célibatairement engagée. Un mariage contracté et oublié. Engagée sans t'en rendre compte dans une relation faîte pour durer.
Logement : Van posé au pied d'une demeure hantée. Quartier de Dovecote Hill, un peu isolée. Et si vous frappez et que personne ne répond, vous la trouverez en train de goûter à la meilleure tarte du Dîner.
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  Re: hysteria - ft marius     Dim 22 Mai - 23:47


hysteria



Tu regardes la scène entre les deux époux. Ton coeur se serre à les voir réagir si vivement suite à tous les maux qui se passent dans la demeure. Tu te demandes comment on peut en arriver-là ? Avec une tension et un stresse permanant, ne plus oser mettre un pied à l'intérieur des murs qui sont pourtant à la base une belle maison. Comment est-ce possible ? Tu souhaites aider ses gens, c'est devenu ton travail, c'est un moteur important. Si tu comptes sur l'argent promis... mais tu veux aussi retrouver un regard serein chez ce couple. Tu es sûre que cette maison a pu les marquer, au point de les fragiliser, de les marquer pour une vie entière. Tu imagines facilement combien leur fille a pu se retrouver choquée, combien sa vie a été totalement bouleversée par la scène à laquelle, elle a assisté. Pire, si sa mère est sceptique... ou qu'elle se voile la face. Elle tient sans doute à la maison, même s'il est impossible pour l'heure d'en faire quoique se soit, elle y tient... Elle était la maîtresse de cet héritage et c'est elle qui va casser cette lignée... briser une chaîne bien rôder depuis des années, des décennies. Cela n'a rien de simple, évidemment. Tu ne voudrais pas te retrouver à sa place non plus.

Tu les laisses partir. A quoi bon ? Tu as eu la preuve que tu n'étais pas folle. Et encore, la scène qui s'est passé il y a quelques jours lors de ta première visite dans la maison semble être gentille comparée à celle de la fille du couple. Déjà assez traumatisante. Le pire est sans doute le rêve. Il est encore d'ailleurs bien trop présent, ce qui veut dire qu'évidemment, tu biens d'avoir la peur de ta vie lorsque Marius t'a appelé à l'étage après qu'il y ait eu un léger vacarme.

Agenouillée à ses côtés, tu veux être sûre que tout va bien. Il semble être plus bavard lorsque les propriétaires vous laissent seuls à l'étage. Tu l'écoutes attentivement. Tu inspires pour calmer tes nerfs, tes yeux vadrouillent à travers la pièce. Rien. Du soulagement d'abord et un millier de questions ensuite. Tu voudrais poser plein plein de question. Tu laisses le temps à Marius de trouver des mots pour ce qui vient de se passer. Il parle de rires d'enfants, de pleurs de bébé. Tu n'as strictement rien entendu, toi, juste en dessous. C'est possible, totalement possible, tu n'étais pas sur la bonne fréquence, ce n'est pas à toi que l'on s'adressait à ce moment-là. Tu respectes cela, c'est même parfois un soulagement de ne pas toujours voir des choses. Tu te passerais volontiers de ce don que l'on t'a apparemment offert. Franchement parfois, on peut penser que tu es folle mais cela te rassure de constater que cela peut arriver à d'autres. Pas si folle que cela. Mais pensez ce que vous voulez a toujours été ton crédo. Tu sais ce que tu vis, n'est-ce pas le principal ?

Tu restes proche de Marius, comme une peur qu'il s'écroule à tout moment, qu'un truc se passe. Stupide, quand le phénomène semble déjà de l'ordre du passé. Il s'avance tant bien que mal vers une petite couverture. Tu ne te souviens pas l'avoir déjà vu lors de ton premier tour et pourtant, elle est là, tangible, Marius la saisit entre ses doigts. Il la passe au crible... jusqu'à tomber sur des lettres brodées. Tu te penches pour regarder. Comme il vient de te l'annoncer, les initiales d'un enfant, d'un bébé, un nom sorti des archives quelques heures plus tôt. " - Okay, elle sort d'où cette couverture ? Marius ? Je suis montée les premières fois, il n'y avait pas de couverture comme ça, je suis presque sûre ! " Tu te pinces les lèvres, encore mille questions. Ton cerveau fourmille, la migraine semble lutter contre l'antalgique pris. " - Je n'ai rien entendu... " Il faut qu'il comprenne que cela arrive. Tu gardes Marius à tes côtés, ne voulant pas t'éloigner.

Il revient vers toi après avoir récupéré son portable. Sa main dans la tienne, ce contact te fait du bien. Il t'explique alors la chute, que quelque chose l'a poussé. Tu fronces les sourcils, inquiète que l'on ait pu s'en prendre à lui si aisément. Une maison bien trop vivante à ton goût, elle pourrait être belle si la noirceur n'était pas bloquée entre ses murs. Il t'attire vers l'extérieur de la pièce et d'instinct, avec de sortir, tu te retournes une dernière fois, presque sûre d'avoir aperçu une ombre foncer dans le mur. Ce n'est peut-être que ton imagination après tout, tout se prête à voir des choses qui n'existent pas après une telle scène racontée par Marius.

Une fois en bas, tu récupères les documents et tes lunettes sur la table. Rien ne semble avoir bougé, le froid est moindre qu'à l'étage. Tu ne traînes pas, tu ne parviens pas à comprendre cet endroit, un casse-tête qui te retourne le cerveau. Vous prenez la direction du van. Marius s'installe à l'entrée du van, se masse son épaule qui semble lui faire mal. Tu poses les dossiers à côté de lui et tu t'approches. Tu remplaces ses mains pour tenter de voir les dégâts. Rien de casser, à priori, il hurlerait sans doute de douleur si cela était le cas. " - Laisse-moi regarder " Tu détaches les boutons de sa chemise, doucement de lui retire pour accéder à sa peau. " - Je n'ai rien entendu, les Stewart me racontaient un épisode intéressant qui est arrivé à leur fille et qui a précipité leur volonté de vendre ... " Tu t'arrêtes là. Tu décales doucement son bras gauche. " - Qu'est-ce que c'est que ça ? " Tu passes tes doigts sur son flanc. Une marque, comme une main, comme s'il venait de prendre une claque forte, très forte. " - Tu n'as pas mal là ? " Tu appuis doucement... curieuse de voir... " - Apparemment, l'entité t'a bien malmenée... " Tu n'es pas heureuse de voir cela, ton inquiétude ne risque pas de diminuer. Tu reprends ton inspection de son épaule. Tu masses doucement sa peau, sans oser trop forcer. " - Il faudrait peut-être au moins aller à la pharmacie ? te trouver une crème ou je ne sais pas... tu peux bouger comment ? " Tes doigts ne quittent pas la peau dénudée de Marius. Il est là, il est vivant, calme toi Esma. " - Tu disais entendre un bébé ? Tu penses que cela peut-être le bébé disparu ? " Tu sais que le sujet peut-être un peu tendu et complexe pour lui. " - Peut-être que l'entité s'adressait à toi pour une bonne raison... " La raison est évidente mais tu ne veux pas le brusquer. Tu n'as jamais été mère, n'a jamais désiré d'enfant. Finalement, il semble avoir plus d'affinités avec cette entité sombre qui ère dans les couloirs de cette maison. Est-ce pour cela qu'elle s'est adressée à lui aujourd'hui ? Mais pourquoi tant de violence, c'est comme si elle ne voulait pas que l'on s'approche de la vérité, mais quelle vérité ?



(c) mars.

Marius Acheron
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  Re: hysteria - ft marius     Lun 23 Mai - 0:30


deer creek, morning
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Les boutons se défaisaient un à un. Peut-être trop lentement. Je la laissais faire sans rien dire. Les rôles inversés après la nuit dernière. Je n'avais aucune pudeur devant Esma. Les années passées ensemble avaient ôté toute part de mystère. Elle avait pansé mes plaies. M'avait croisé dans des situations compromettante. Ce n'était pas ses doigts qui glissaient sur ma peau en même temps que ma chemise qui me perturbait. C'était plutôt le frisson qui me parcourait. Je couvrais ça sous la douleur. Le moindre mouvement de mon bras droit arrachait une légère grimace. Un coup d'oeil à mon épaule. Elle n'avait pas l'air en si mauvaise état. Rien n'était disloqué, ou bleu, ou que sais-je. Tout irait sûrement mieux dans quelques jours si j'évitais de me confronter de nouveau avec les fantômes de Deer Creek.

Je savais pas le temps de poser des questions sur l'histoire de leur fille. Ni de voir à quoi "ça" faisait référence. La pression de sa main sur mon flanc me faisait l'effet d'une brûlure. J'observais la trace. Une main. Les doigts fins d'une femme se dessinait clairement sur ma peau. Je ne sentais rien. Sauf si elle me touchait. C'est comme si elle ne voulait pas que je touche au bébé. Ou à la couverture, je sais pas. J'ignorais pourquoi l'entité refusait que j'y touche à ce moment-là. J'avais pu le faire, quelques minutes après. Plus rien ne faisait sens. Cette empreinte sur ma peau. La couverture qui n'était pas là plus tôt. Les pleurs que j'avais été seul à entendre. Je soupirais longtemps. La fatigue et la douleur se faisaient pesantes.

J'essayais de lever mon bras. Un grognement sortait de ma gorge à peine il se levait de quelques centimètres. Je peux pas faire grand chose. Tu peux me conduire à la pharmacie ? Je n'étais jamais fan de l'idée de lui laisser le volant. Non pas que je n'avais pas confiance en elle. C'était juste... mon van. L'un des rares objets qui me suivaient depuis toutes ces années. Je savais qu'il était entre de bonnes mains lorsque j'étais parti. Et elle aurait eu plus l'utilité que moi. Mais j'étais heureux d'avoir pu retrouver le volant ces dernières heures. J'allais tout de même devoir me laisser conduire quelques jours.

Mon regard tombait sur mon torse dénudé lorsqu'elle évoquait le bébé. Un frisson à nouveau. Bien différent de celui que j'avais ressenti lorsqu'elle m'avait caressé la peau. Les souvenirs du passé ou un léger courant d'air  que je subissais plus qu'elle. Les alliances pendaient toujours à mon cou. Je ne croyais pas aux grigris ou aux portes bonheur. Mais je croyais en mon incapacité à me séparer de cette relique d'une vie passée. Il était dans la couverture qui porte ses initiales. Il a disparu quand je me suis approché mais... c'était lui. J'en suis sûr. Je n'avais pas besoin de plus de preuve. Il y avait des choses qu'on savait. Auxquelles on croyait. C'était le cas pour ça. Il était... très très jeune. A peine quelques semaines je pense.  Ils ont perdu leur bébé. Un sentiment que je ne pouvais que trop bien connaitre. Même si je n'avais jamais pu emmitouflé le nôtre dans une couverture, j'avais perdu un enfant.

Mes doigts caressaient les bijoux à mon cou. Très brièvement. Un simple rappel douloureux. Je sais ce que c'est. Difficile de reprononcer ces mots. Elle comprendrait. Je sais pas, peut-être que je dégage quelque chose de... paternel ? Et ce bébé me cherche ? Je me redressais trop rapidement. Comme un besoin de changer de position pour changer de conversation. Je sais pas. Je. J'avais la tête qui tournait soudainement. Peut-être de m'être levé trop vite. Peut-être autre chose. Je me laissais retomber aussitôt sur le bord du van. Je m'agrippais au vêtement d'Esma en face et la rapprochais de moi. Je l'enlaçais d'un bras valide, mon visage qui retombait sur le haut de sa poitrine. Je sais pas ce que ça veut dire Esma. Un souffle plutôt que de véritables mots. J'avais simplement besoin de sentir sa chaleur contre moi. Oublier ce froid qui m'avait envahi ces dernières minutes.
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Statut : Célibatairement engagée. Un mariage contracté et oublié. Engagée sans t'en rendre compte dans une relation faîte pour durer.
Logement : Van posé au pied d'une demeure hantée. Quartier de Dovecote Hill, un peu isolée. Et si vous frappez et que personne ne répond, vous la trouverez en train de goûter à la meilleure tarte du Dîner.
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  Re: hysteria - ft marius     Lun 23 Mai - 11:47


hysteria



Tu l'écoutes. Tes doigts parcourant sa peau, avec une intimité qui en t'impressionne pas. Vous vous êtes vus nus à de multiples reprises, il n'y a plus vraiment de surprise à découvrir son corps parfaitement taillé. Est-ce que les gens se doutent qu'il a une telle musculature sous ses vêtements ? Parfois, tu ne peux t'empêcher de te demander si tu n'as pas un certain privilège. Comme pouvoir matter allègrement son fessier quand il prend sa douche. Il faut avouer que l'intimité est relativement limitée, depuis combien de temps tu n'as pas partagé la couche d'un homme ? Des siècles, cela te paraît une éternité. Ce n'est pas une chose importante le sexe, enfin si, mais tu n'es pas le genre de femme à aller draguer dans un bar pour t'envoyer en l'air dans les toilettes dégueulasses. Alors l'intimité avec Marius ne t'a jamais effrayé, depuis plusieurs années que vous partagez le même petit lit dans le van, parfois les mêmes chambres dans les motels, ce qui s'avère marrant c'est qu'il n'y a que vous pour ne rien voir. Vous ressemblez à un couple, vous vous connaissez bien, presque par coeur, vous anticipez les réactions de l'autre, vos corps sont habitués l'un à l'autre. Marius ne connait sans doute pas totalement ta vie, parce que tu ne veux pas qu'il ait une mauvaise image de toi. Il sait ce que tu faisais, qui tu étais avant cette rencontre qui a bouleversé ta vie. L'arnaqueuse sans scrupule. Tu n'en avais strictement rien à foutre des autres, parce que personne n'en a jamais rien eu à foutre de toi avant lui. Dingue quand on y pense. Il est la seule personne que tu as accepté dans ta vie. La seule dont tu ne sembles pas te laisser, la seule avec qui tu peux être toi-même.

" - Tu dis Elle, tu penses que c'est Abigail qui protège son enfant ? Mais pourquoi ? Il a dû mourir depuis des décennies ... pourquoi te le montrer pour le protéger ? " Tu cherches le sens de tout cela, pourquoi ne voudrait-elle pas que l'on s'approche de son bébé. Que s'est-il passé avec ce nouveau-né. Tu le regardes, toujours un peu inquiète qu'il ait vécu quelque chose de si violent. Il semble un peu déconcerté, fatigué, tu veux être là pour lui mais tu ne sais pas tellement comment t'y prendre. Tu fronces les sourcils à le voir souffrir, tu te sens totalement impuissante, ce n'est pas une spécialité chez toi le soin. Tu aimerais savoir comment soulager cette blessure mais tu ne sais même pas quelle blessure c'est. Tu te sens un peu inutile mais tu ne peux pas culpabiliser pour cela, c'est normal, tu n'as pas suivi de formation en médecine ou autre. Mais l'idée de l'emmener à la pharmacie te fait plaisir. Tu souris tout de même. " - Tu vas pouvoir voir comment je conduis bien le van maintenant " Tu sais déjà qu'il n'aime pas l'idée. C'est son bébé ce van. C'est lui qui l'a fabriqué, alors forcément il a toujours peur que tu l'abîmes. Il faut avouer que ta conduite n'est pas la meilleure, on se demande comment tu as obtenu ton permis si facilement.

Tu évoques ce qu'il a entendu, tu évoques la possibilité que l'entité se soit branchée sur ses vibrations, sans doute parce qu'il dégage l'aura d'une perte lui aussi. Cela veut-il dire qu'elle a perdu son enfant ? Comment ? Pourquoi ? Pourquoi tant de mystère. Tu meurs d'envie de le demander à ce fantôme qui hante les lieux, mais cela te rendrait un peu plus folle sans doute. Tu suis du regard les mouvements de Marius, ses doigts qui pressent ses alliances, tu sens le poids du passé encore trop présent. Tu sais ce qui s'est passé bien qu'il n'en ait jamais réellement parlé. Tu l'as vu et c'est parce qu'Elsa s'est montrée à toi que vous vous êtes liés. Elsa semble veiller souvent sur lui, tu la ressens régulièrement dans le dos de Marius, une protection face à tout ce que vous voyez. Tu as appris à apprivoiser son énergie, c'est simple pour toi de savoir si elle est là ou pas. Elle est là, en ce moment. Tu sens son regard peser sur tes épaules. Tu as presque envie de retirer tes mains sur torse dénudé de Marius, comme si vous étiez pris en flagrant délit d'infidélité alors que... Non ?

" - J'ai entendu parlé de la mort subite du nourrisson, elle était fréquente à l'époque, on n'avait pas tous les soins que l'on possède aujourd'hui. C'était totalement incompris, imprévisible. Je n'imagine pas le choc pour une mère, de coucher son enfant et de le retrouver sans vie..." Est-ce pour cela qu'elle hanterait toujours les lieux ? " - Cela n'explique pas les signes sataniques, tu vois ? Il y a une ombre noire, elle rode. Ce n'est ni le bébé, ni elle... ce qui m'a terrifié la première fois. " Tu réfléchis à voix haute. " - Cette énergie noire pourrait être le moteur de la colère de la femme... l'emprisonner dans sa perte ? " Tout semble compliqué, vous n'avez que des suppositions. Les doigts de Marius t'attardent sur les alliances qu'il porte autour de son cou. Tu te pinces les lèvres. Tu n'as jamais aimé au point de vouloir véritablement te marier. Tu ne sais pas ce que cela fait de perdre une femme et un bébé, tu ne sais pas quelle douleur il porte. Tu connais la perte, celle de tes parents, cette qui t'a marqué et détruit, celle qui a fait de toi la femme que tu es aujourd'hui. Peut-être que sans l'accident qui leur a hotté la vie, tu ne serais pas là, peut-être conservatrice d'un musée aussi, comme ton père. Tu n'as jamais terminé tes études... les souvenirs étaient trop présents, du jour au lendemain, tu as disparu des amphithéâtres.

" - Peut-être ... je pense que ta perte te lie à sa perte à elle... " Il se redresse, trop vite de toute évidence. Tu te positionnes devant pour l'aider à se rassoir, il est sonné, fatigué. Légitime après tout ce qu'il vient de vivre. Il se rassoit, se cale contre toi, tu l'enlaces aussi, embrassant le sommet de son crane chevelu. " - On va trouver quelque chose, je te promets. " Tu n'as pas envie de quitter cette position, Marius contre toi, tu as envie de le protéger, férocement, un instinct nouveau qui se réveille sauvagement. Une envie de rugir et de montrer les crocs à cette entité qui a osé le toucher. " - Je te promets... " tu te répètes, un soupir, un murmure. " - On devrait t'emmener à la pharmacie du coin, ils te donneront un truc pour la douleur " Tu te dégages à contre coeur, un frisson parcourt ton corps... tu te tournes, parce que tu le sens son regard à elle, tu as presque envie de t'excuser. Pourtant, vous ne faîtes rien de mal, strictement rien. " - Allez, monte à mes côtés ! " Tu regardes que Poltergeist soit sur le lit derrière vous avant de prendre les clés et d'aller t'installer à l'avant pour le conduire à la pharmacie.


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