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bubble pop electricNova Rajendran Messages : 89
FC, crédits : tommy genesis. la chonga la femme de ma vie (avatar et aes). waldosia (code sign).
Multicomptes : Izzy.
Pseudo, pronom : villain era, she/her.
Pronoms : she/her.
Age : dans l'ombre terrifiante de la trentaine qui ressemble à une condamnation sociétale plutôt qu'un avènement.
Activité : actrice sans succès reléguée aux castings de publicités et aux petites magouilles.
Statut : tantôt volcan, tantôt naufrage sentimental, on ne lui connaît aucune relation sérieuse ni même de label. elle ne se définit simplement pas.
Logement : la ferme des parents à dovecote hill seulement quelques centaines de mètres plus loin que le trailer park.
Style RP : rythme hasardeux selon l'inspiration avec une moyenne de 700 mots.
Thèmes récurrents : hypersexualisation, langage cru, racisme.
bubble pop electric Sam 23 Avr - 0:57 | |
| L’équilibre est une notion que Nova ne respecte que pour les cocktails et la cuisine, aussi a-t-elle développé une expertise dans ces deux domaines, non pas artisanale mais critique. Il ne lui faut qu’un coup d’oeil pour confirmer le dosage douteux entre alcool et glaçons et ça lui arrache un sourire en coin. Encore une chose qui n’a pas changé à Deer Creek : on boit mal au Stag’s Head. La clientèle n’est de toute façon pas du genre à s’extasier sur la mixologie élaborée et se contente fort bien d’une pinte dans un brouhaha impoli. Ici se mêlent autant motards, routiers, pilliers de comptoirs que jeunes, et ce mélange insolite repousse les murs du bar à chaque excursion et casse les oreilles en chantant un vieil de rock. Mais on ferme les yeux sur ce genre de choses dans le coin, sinon l’argent ne rentrerait pas et ce n’était pas ce dont le bar pouvait se permettre. La peinture défraîchie, les banquettes tâchées, le carreau d’une fenêtre fendu dans la diagonale, elle jurerait que ces détails sont les mêmes et ils promptent toujours la même remarque : gosh this place sucks. Il est difficile pour l’impétueuse soon-to-be trentenaire de juguler sa grimace quand ses lèvres trempent dans le mélange. Ca déclenche immédiatement un rire profond du type qui lui faisait la causette - ou la cour ? Elle lève les yeux au ciel. Il est pas assez mignon pour se moquer d’elle. D’ailleurs, elle lui fait la remarque avant d’abandonner sa position stratégique au bar pour sortir et s’allumer une cigarette.
Voilà à quoi je suis réduite. Elle grince intérieurement, mais une part d’elle, un peu moins arrogante et un peu plus vicieuse se délecte de cette ambiance crasse. Combien de fois elle s’était fait emballer contre ce mur-même ? C’était une tentative désespérée de retrouver cette version passée d’elle qui l’avait guidée jusque-là, seule et donc sans témoins pour l’observer s’avilir. C’était une affaire entre elle et le type qu’elle emmènerait dans les toilettes, ce neuvième cercle de l’enfer autour duquel elle se gravitait toujours à l’époque en mauvaise compagnie. Tout dans cette soirée est une histoire de refus et d’acceptation. Le refus de vieillir, d’avoir changé, d’avoir à faire face à son avenir et l’acceptation qu’elle a les tripes corrompues et les entrailles qui démangent. Elle n’a qu’un mood qui est une compilation de trois piliers dans son existence : bored, reckless and horny.
Elle hésite à envoyer un message à River puis se ravise, il pourrait croire qu’il est entièrement pardonné de leur dernière rencontre alors qu’il a tout une soirée à lui organiser pour se rattraper. Sa cigarette se consume sans qu’elle n’y touche, il ne s’agit que d’un accessoire finalement, pour ajouter à la cinématographie qu’elle a en tête. Chaque détail prend une allure dramatique, comme si elle était actrice dans sa propre vie. Jusqu’à sa position est étudiée avec précision, à moitié dans la ligne de lumière du luminaire extérieur de sorte à créer une diagonale de contrastes sur son corps. Ainsi, ce qu’on voit d’elle d’abord c’est une paire de jambes drapées de nylon. Son expression insolente reste sagement dans l’ombre, attendant la bonne personne devant qui éclater. Quand il ne reste plus que le filtre et les rémanences de chaleur au bout des doigts, elle se redresse, prête à retourner s’inventer une vie auprès de vieux types dont le seul sujet de conversation était le coût de l’essence. Tu t’appelles comment ? - Amanda. T’es du coin ? - Non, je suis de Portland. Tu fais quoi dans la vie ? - Je joue dans des films de cul. Leur réaction à elle seule est un moteur.
Son élan est coupée net quand le roucoulement d’une autre voix féminine accapare son attention. Elle sait reconnaître une mascarade rien qu’au ton employé et la parade qu’elle capte, approchant du Stag’s Head, est le spectacle le mieux orchestré de tous les temps. Qui ose prendre sa place de baratineuse en chef ? Retranchée entièrement dans l’ombre, Nova fusille le vide en attendant de poser les yeux sur la compétition. La surprise la laisse cependant béate l’espace d’une seconde. Elle avait bien conscience que revenir à Deer Creek, c’était comme s’aventurer dans un château hanté. Il y avait des fantômes à tous les coins de rues et parfois ils avaient le mauvais esprit d’être fourbes, d’être doubles. Et bien sûr, il serait simple de ne pas se lancer dans la confrontation, d’éviter ces rencontres, mais c’était sans compter sur cet instinct… ce foutu instinct chaotique.
Quand la blonde passe à sa hauteur, prête à franchir la porte du bar, c’est là qu’elle attaque. “Hi Love.” Miss me?
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| | | | Dahlia Love Messages : 10
FC, crédits : elsa hosk, all selfmade
Pseudo, pronom : LA CHONGA (she)
Pronoms : she/her.
Age : thirsty-one.
Activité : owner of the love shack motel. living ghost.
Statut : unho(e)ly.
Re: bubble pop electric Dim 24 Avr - 0:33 | |
| Cette griffe pénétrant sa cuisse lui fait fleurir dans la trachée un besoin viscéral de gerber, et pour la pénultième fois de la soirée elle régurgite cette bile rance qui lui tapisse la langue. C’est presque de l’ordre de l’habitude, désormais. Ce qui était auparavant supplice avait mué en un embryon crasseux de quotidien, et la mascarade semblait désormais diluée en épais amas cancéreux dans son système. Plus réellement un corps étranger, c’est presque même l’impression de se perdre elle-même. Les fragments de son entité qui s’effritent, s’engoncent dans les miasmes ténébreux de son être et sombrent dans l’abysse de l’oubli. L’ironie est frappante, Donna qui cadavérise et se nécrose tandis que Dahlia, elle, s’imbibe d’une vitalité artificielle. Si elle avait le recul et surtout, l’humilité nécessaire pour poser le doigt sur ses vices, elle aurait probablement réalisé que sur l’autel de cette nouvelle vie elle avait sacrifié son ancienne substance. Elle n’était plus que la cohabitation de deux ectoplasmes : l’une physiquement morte mais dont l’esprit continuait de palpiter à travers cette réincarnation qu’elle couvait; l’autre au corps toujours chaud mais dont toute la substance commençait à suppurer et à la vider. Sa pupille est évidée, elle aussi. Caressée par les tâches gaussées du paysage qui défile à travers la vitre crade de la bagnole dans laquelle elle est geôlière. Pas réellement, parce qu’elle lui a dit oui. Comme à chaque fois qu’il lui demande depuis quelques semaines (ou mois?). La réponse n’a pourtant jamais traduit d’une réelle envie de sa part, ses lèvres sont juste naturellement habituées à s’arrondir autour d’un acquiescement. Partagée entre cette pulsion vorace qui lui pullule dans les entrailles et lui intime de combler cette solitude assourdissante, puis cette insatisfaction qui marbre ses chairs lorsqu’elles sont souillées par les paumes d’un énième amant. Ça n’est jamais assez, qu’une forme de cautérisation chancelante sur une plaie qui lui transperce de toutes façons déjà l’exuvie de part et d’autre. C’est comme une addiction létale. Pour chaque fragment de seconde d’extase il y a ce contrecoup infâme qui ne fait qu’étirer encore plus les limites de ses besoins. Et elle sait Dahlia que seul un sevrage total lui permettrait de recoudre la balafre béante qui lui déchire les boyaux, mais elle la trimballe depuis tellement d’années qu’elle est devenue comme une part chérie d’elle. Une forme d’habitude vergogneuse que l’on camoufle précautionneusement mais qu’on se refuse à abandonner totalement de peur de ne pas retrouver le confort qu’elle infuse ailleurs.
Son habitude honteuse du moment interromps sa léthargie à la fois physique et mentale en garant brutalement la voiture et en l’intimant de le suivre en lui tendant la main pour l’escorter à l’extérieur. Il dégouline de fausses attentions, peut-être même plus qu’elle alors qu’elle s’empresse de lui répondre d’un sourire candide. Écoeurant, voire écoeuré plutôt. Mais le chien n’a jamais pris le temps de réellement étudier la moindre de ses expressions depuis qu’il a réussi à la sauter, sinon même lui et ses capacités intellectuelles modestes seraient parvenus à deviner les cristaux de répulsion qui ondoyaient sous les couches superficielles de simulacre qu’elles érigeait. C’était une autre des raisons pour laquelle elle ne restait jamais avec l’un ou l’autre éternellement. À chaque nouvelle nuit, elle sentait les strates de sa maîtrise se calciner et menacer de faire flamboyer la réelle fange de son être. Celui-ci frôle probablement déjà dangereusement la frontière de son épuisement. Dehors c’est son bras qui vient s’enrouler autour de sa taille, plus haut qu’elle s’entends lui intimer. Même si la veine de rue dans laquelle ils sont est vide, on n’est jamais trop prudente. Finalement, la devanture du Stag’s Head se rapproche dangereusement et il y a ces embruns de nostalgie qui viennent lui bouillonner dans l’estomac, souvenirs qu’elle étrangle presque aussi vite qu’ils sont apparus. Et pourtant.
Hi, Love. Sa mâchoire se contracte, réflexe épidermique, sous le coup de la contrariété de réaliser qu’elle pense encore à elle. Au point d’imaginer un écho atrocement réaliste qui résonne mortuairement entre les parois de son crâne. L’étau se resserre furieusement alors qu’elle ne parvient pas à s’empêcher de tout de même tordre la nuque en direction de la provenance fantasmée du son. Puis elle la voit. Stella. La collision visuelle est d’une violence hypertrophiée. Le moment devrait avoir l’effet de retrouvailles, mais c’est à l’instar une multitude de déchirements qui s’engoncent dans son système, et de chaque plaie se distille une colère caniculaire. L’effort qu’elle parvient à arracher de ses tripes est colossal tandis qu’elle se farde d’un sourire gerbant de fausseté. « Rentre sans moi chéri, je te rejoins rapidement. » Sans plus de cérémonie, sa main agrippe le coude de Stella et elle l’entraîne plus profondément dans la pénombre. Les courtoisies graveleuses sont bien rapidement balayées, c’est Donna qui ressuscite des braises corrosives de sa fureur. « My my, regardez un peu ce que la marée a rejeté. Une sombre connasse. T’aurais dû me prévenir de ton retour, j’aurai évité de m’approcher des endroits mal fréquentés. » Elle le savait déjà. C’est une des premières fois qu’elle lui ment sans la moindre réflexion préalable. Le venin, lui, s’immisce entre les craquelures de ses pulpeuses, électrisant autant qu’il la meurtrit. Elle s’autorise finalement un coup d’oeil à l’ensemble de la silhouette, cherche peut-être une césure avec son regard. Hésite une demi-seconde à laisser le magma d’émotions faire éruption, et décide que foutues pour foutues elles méritent bien un spectacle. « J’suis heureuse de voir que LA t’as pas tant changée que ça, babe. Toujours à traîner sur les trottoirs habillée comme la dernière des putes. Tu veux quoi, un billet? » La ponctuation finale est un ricanement qui suinte de bile. Vite interrompu par le bruit de la porte du Stags qui s’entrouvre et filtre dans leur microcosme les conversations suant l’éthanol. Un prompt retour à la réalité qui s’incarne par sa tête qui pivote pour vérifier que personne n’est en train de se diriger vers elles, puis elle retrouve le bitume douloureux de ses yeux. « Casse-toi, Stella. J’ai pas besoin de t’expliquer comment faire, tu maîtrise déjà. Tu sais quoi j’ai une meilleure idée encore, et si t’allais te faire foutre hm? T’es tout autant une experte. » La sensation est vivifiante. Putain d’extatique, bien que polluée par cet arrière-goût rance d’affliction. Plus que les retrouvailles avec Stella, c’est aussi avec elle-même qu’elle redevient familière.
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| | | | Nova Rajendran Messages : 89
FC, crédits : tommy genesis. la chonga la femme de ma vie (avatar et aes). waldosia (code sign).
Multicomptes : Izzy.
Pseudo, pronom : villain era, she/her.
Pronoms : she/her.
Age : dans l'ombre terrifiante de la trentaine qui ressemble à une condamnation sociétale plutôt qu'un avènement.
Activité : actrice sans succès reléguée aux castings de publicités et aux petites magouilles.
Statut : tantôt volcan, tantôt naufrage sentimental, on ne lui connaît aucune relation sérieuse ni même de label. elle ne se définit simplement pas.
Logement : la ferme des parents à dovecote hill seulement quelques centaines de mètres plus loin que le trailer park.
Style RP : rythme hasardeux selon l'inspiration avec une moyenne de 700 mots.
Thèmes récurrents : hypersexualisation, langage cru, racisme.
Re: bubble pop electric Ven 29 Avr - 12:23 | |
| Il y a un flou moral entre vouloir être apprécié de tous et se nourrir de la confrontation. On penche indéniablement de l’un à l’autre et parfois, on incarne ces deux variables dans un mélange confus pour l’âme. C’est le cas pour Nova mais ça l’est d’avantage pour la femme qui se dresse devant elle, passant d’un masque à l’autre. Le sucre dans sa voix fond quand l’homme qui l’accompagnait poursuit son chemin et l’électricité traverse à plein volt jusqu’au court circuit au contact de la main de Donna autour de son bras. Les hostilités commencent. Un sourire narquois traînent sur les lèvres de la brune - ses racines sont trop apparentes pour s’en cacher. “Parle mieux des putes, vu qu’elles font le chiffre d’affaires de ton trou à rat.” Mais même le ton le plus moqueur ne cache pas vraiment la pointe de contrariété. Elle ne s’attendait certainement pas à retrouver Donna avec le sourire et les bras grand ouverts, mais la rage qui émane des pulpeuses a macéré pendant suffisamment d’années pour imprimer tout son goût aux papilles. C’est ferreux et un peu acide. Les reproches s’amplifient et brûlent de la même ardeur et déception qu’une femme abandonnée à l’autel. “Pourquoi je me casserais d’abord ? J’ai encore le droit de fréquenter les bars de mon bled, non ?” Nova inspecte sa manucure, affecte le détachement, mais c’est une stratégie pour éviter le regard adverse. Ce n’est pas tant parce qu’elle a peur d’y lire de la colère, mais peut-être parce qu’elle a peur d’y lire de la peine.
Son départ n’avait rien eu de rationnel à l’époque, elle avait quitté Deer Creek après le coup de pression de trop, avait cédé en un bruit sec, comme un bouchon de champagne. Si elle était restée un poil plus longtemps, elle aurait pris racine. Elle aurait continué les mêmes petits jobs ingrats jusqu’à prendre dix ans dans la figure en une nuit. Elle aurait fini par se perdre dans la routine de l’ennui. En partant, elle avait accompli deux choses : fuir ses responsabilités et répondre à ses questions. Les deux n’ont pas eu les issues favorables qu’elle souhaitait, mais ça lui avait permis de reprendre une bouffée d’air, de lui donner des souvenirs qu’elle pourrait chérir quand l’inertie campagnarde menacerait de l’achever. Il n’y avait plus ce grand “et si” qui traînait dans un coin de sa tête. Elle l’avait fait. Elle en était capable. Et surtout, elle n’aurait pas peur de le faire à nouveau. “C’est pas ton genre de traîner dans ce genre de lieu.” Nova fronce les sourcils avant de reprendre. “Enfin, c’est pas le genre que tu voudrais te donner. Qu’est-ce qui se passe, quelqu’un a enfin percé la bulle de sainteté, Donna ?” Puisqu’elle en était à insister sur le prénom, il fallait rendre la pareille. C’était un des principes qu’elle appliquait depuis toujours : match their energy.
Dans un soupir vaguement ennuyé, elle se redresse et concède. “Je vois le délire, t’as besoin de cracher ta bile, exorciser le fait que je sois partie, bla bla bla.” Un geste de la main semble balayer la futilité de toute cette discussion, pourtant Nova serait la première à adopter la position de la rancoeur. Elle comprenait et pire encore, si elle ressentait le même sentiment d’abandon, elle n’aurait jamais le coeur à pardonner. Ici, on ne tend pas l’autre joue. “Du coup vas-y, t’as cinq minutes pour me balancer toutes les pires insultes du monde si ça te chante, dis-moi à quel point je suis pourrie, vas-y. Comme ça après on pourra reprendre nos chemins séparés et reprendre nos petites vies de merde.” Les pupilles se chargent de défi, comme pour confirmer que ce discours n’est absolument pas une invitation à calmer les choses et freiner la machine de guerre. Avait-elle déjà reculé une seule fois devant un jeu dangereux ? “A moins que… Je t’ai manqué ?” Petit air triomphal. Elle était loin la jeune fille qui flambait au moindre regard de travers, qui tapait des points comme unique réponse rationnelle. Garder son calme pour mener la danse, c’était un move hollywoodien, quelque chose qu’elle avait appris à Los Angeles pour s’infiltrer dans les machinations fausses des influencers, petites célébrités et consort. C’était un véritable ballet d’hypocrites et il avait fallu apprendre leur chorégraphie. A l’époque où elle n’avait que Deer Creek dans les veines, avoir le dessus c’était saigner moins du nez que l’autre. Maintenant, elle se battait avec les mots. So hit me with your best shot.
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