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(fb) cold septembersMarshall McKenzie Messages : 23
FC, crédits : Asa Butterfield, MNDΛX
Pseudo, pronom : MNDΛX, he/him
Pronoms : he / him
Age : ‹ twenty four › — pisces
Activité : ‹ unemployed › — bass player
Statut : ‹ single › — locked in the motions
Style RP : fr/en friendly ; 700 - 1100+ mots ; troisième personne le plus souvent ; souvent lent mais motivé i swear
Thèmes récurrents : outing, biphobie intériorisée, mauvais parents, tabagisme, pensées suicidaires (surtout dans la fiche), religion catholique, abandon, conflit familial
(fb) cold septembers Ven 22 Avr - 3:35 | |
| cold septembersfeaturing: @Adam Hunter content warning: Mauvaise estime de soi ; tout au long de la narration, Marshall a des pensées dégradantes et rabaissantes envers lui-même. hair and clothes: all in one click Marshall, you're being weird. Cette pensée blessante qui se répète. Elle résonne et raisonne avec son esprit ; lui fait se demander si ce n'est pas la vérité. Ça marche pas comme ça dans la vraie vie. Il n'y a pas cette poésie stupide. Pas de motifs. Pas de répétitions. Les choses sont ce qu'elles sont, et ça ne va pas plus loin. You missed your chance. une pause. Le flot de sa pensée interrompu avant qu’il ne se corrige lui-même, d’un revers de la tête, if there even was a chance in the first place. it’s unlikely. let's be honest here...
probably not. Discussion à sens unique, avec lui-même, qui se déroule et s'allonge dans ses pensées. Il se répète les mêmes choses encore et encore, se torture et cherche à se convaincre. Il ne s'est rien passé. Ne va rien se passer. Ça ne sert à rien de se donner des idées, ni de se persuader d'autre chose. Il ne va rien se passer parce que rien ne peut se passer. You're twenty years old, why don't you start acting like it. il se donne des ordres, s'improvise une figure d'autorité pour se forcer, se donner des responsabilités. La maturité qu'il n'a pas, qu'il devrait avoir. Qu'il a déjà, mais qu'il repousse, qu'il évite et qu'il oublie, parce qu'il ne veut pas. Il veut remonter le temps, retrouver ce qu'il a perdu, retrouver tout ce temps qu'on lui a arraché quand— Non. Il secoue la tête. Ferme les yeux. Serre les dents. Fronce les sourcils.
1. 2. 3. 4. breathe in. breathe out. breathe in. breathe out. Pas question de laisser tout ça remonter et reprendre le dessus. C'est derrière lui. Loin. Très loin. Il est parti pour une raison.
La semaine dernière. Des nuages qui viraient au noir dans le ciel. L'air était lourd, épais. Écrasant, même. Il se souvient des quelques gouttes qui chutaient et s'écrasaient sur le haut de sa tête. Glacées. Les cheveux noirs encore désordonnés et ébouriffés la veille, soudainement rasés pour ne laisser qu'à peine quelques centimètres. Il en avait eu marre. Marre de se battre avec. Marre de s'en occuper. Et sans y penser, marre de sa silhouette. Un élément essentiel, facile à identifier. Disparu. S'éloigner de lui-même, se forcer à changer, à recommencer. Il se souvient du vent qui lui caressait la nuque, et le faisait frissonner. Parce qu'il n'avait pas penser à se couvrir plus chaudement. Il se souvient du bruit lointain. Il se souvient qu'il avait aussi oublié de charger son téléphone, et qu'il n'avait plus de batterie à ce moment-là. Il se souvient qu'il avait soupiré si lourdement qu'on aurait pu croire qu'il grognait. Il se souvient de la semaine dernière. Et il se souvient de lui.
Il ne lui avait pas parlé. Ni ne s'était approché d'une quelconque manière que ce soit. Mais il l'avait aperçu. Du coin de l'œil, d'abord. Parce qu'ils étaient tous les deux entrés à quelques minutes d'écart dans la même boutique. Une fausse routine que Marshall s'imposait. Pour se forcer à sortir, pour se forcer à faire comme si tout allait bien. Mais aussi parce qu'il y avait pris goût, au final. Et même s'il aurait été plus judicieux d'attendre après l'orage, il n'avait pas eu cette présence d'esprit et était sortit sous le ciel noir, les gouttelettes glacées, et le vent qui lui caressait la nuque. S'il avait attendu après l'orage, peut-être qu'il ne l'aurait pas vu. Pas peut-être. Il ne l'aurait pas vu. Un mal pour un bien. Ou peut-être pour un autre mal.
Il était revenu le lendemain, dans l'espoir inconscient de le recroiser. Pour rien. À part ce vieux disque qu'il avait acheté. Et il était rentré chez lui, déçu.
Et toute la semaine, à reprendre le même chemin, plusieurs fois. Passer en face, à côté, le regard fuyant. Toujours avec ce souvenir, cette image. Ce visage. Marshall you're being weird. cette pensée blessante, qui se répète. Qui a raison. Plus que tout, qui a raison. You're acting like a creep. Parce qu'il tourne en rond depuis plusieurs jours, pour quelque chose qui n'a pas le moindre sens ni la moindre raison d'être. Une simple pensée fuyarde, soudaine, une idée. Un coup. Il refuse de l'admettre, ne l'admettra sans doute jamais. Mais ce visage si brièvement aperçu, il ne veut pas l'effacer de ses pensées. Il veut le revoir. C'est idiot, c'est étrange. Mais c'est comme ça.
Alors il revient sur ses pas, encore une fois. La même chose que les quelques jours précédents, à se répéter la même chose. Penser la même chose. Cette fois-ci, pas de gouttelettes glacées, ni d'atmosphère écrasante. Ce qui ne change pas, ce sont ces cheveux rasés, qu'il regrette. Une semaine, l'espérance de vie d'une idée qui ne dure pas. Une semaine, l'espérance de vie de sa connerie.
Il s'arrête de l'autre côté de la rue. Cette pensée blessante qui se répète, encore. Elle cherche à lui faire prendre conscience qu'il fait vraiment n'importe quoi. Qu'il devrait se contenter de ce souvenir qui allait, de toute façon, disparaître une fois qu'il aurait tourné la page. Mais il ne s'écoute pas et traverse, sans faire attention, sans réfléchir. Il passe la porte, en même temps qu'une inspiration. Et puis, rien. Comme une douche froide, il est écrasé par l'embarras. À quoi pensait-il, vraiment ? Il a les mains moites, et reste planté là ; devant la porte pendant un peu trop longtemps. Les oreilles qui sifflent. Même si personne n'a conscience de ce qui se répète dans sa tête depuis ces quelques jours, Marshall en porte le poids sur les épaules, comme si c'était écrit sur son front. Comme si tout le monde pouvait le deviner.
Marshall McKenzie, 20 years old. Local idiot who just spent the last few days walking in circles trying to find someone he doesn't even know just because he thought they were cute and would like to see them again. At least once.
(May contain various issues. Handle with care.) |
| | | | Adam Hunter Messages : 8
FC, crédits : Harry Kirton - euphoria
Pseudo, pronom : Lester - elle/she/they
Pronoms : he/they
Age : 23 ans
Activité : Livreur de pizzas
Style RP : 700-1000 et plus si affinités, fr/eng, rythme aléatoire
Re: (fb) cold septembers Mar 10 Mai - 1:17 | |
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All the tired horses in the sun, how'm I supposed to get any riding done? Dans son monde Adam, le chœur de voix dans les oreilles, les vibrations de la musique dans le cœur. Ça fait une semaine pile aujourd’hui, une semaine qu’il a acheté ce vinyle de Bob Dylan et il n’a fait qu’écouter en boucle la première piste depuis. Comme si la phrase qui se répète encore et encore cachait les secrets de l’univers. Il y pense sans cesse, pourquoi les chevaux sont-ils fatigués ? Ne pourrait-on pas juste les laisser se reposer ? L’atmosphère lancinante de la chanson le rassure, l’ancre dans le sol, dans la vie. Comme si le soleil, se reflétant sur la belle robe des chevaux fatigués, illuminait la trace laissée par chacun de ses pas sur le sol mouillé des trottoirs de septembre. Aujourd’hui, comme un fait exprès, pas de pluie, un doux rayon de soleil a accompagné ses pas jusqu’à Books & Treasures. C’est que la semaine dernière, hanté par le visage peint sur la pochette du vinyle - rencontre éclatante, intrigante, il n’a même pas jeté un œil aux livres alors que c’est généralement pour eux qu’il vient, pas pour la musique. Même le vendeur a eu l’air surpris de le voir repartir sans un livre sous le bras.
Longtemps, la litanie équestre dans les écouteurs, il a parcouru chacun des bacs, chacune des étagères avec une attention particulière. Il lui fallait trouver le livre parfait pour l’accompagner cette semaine. Il s’est attardé sur de la poésie, puis sur un traité d’ornithologie bien trop complexe pour lui mais dont les gravures étaient fascinantes. Il avait pris puis reposé un gros volume en alphabet cyrillique dont la couverture ouvragée l’avait attiré et finalement son choix s’était arrêté sur un roman abimé, sans aucun doute lu et relu. La couverture suggère un prix pour le Royaume-Uni, un autre pour l’Australie - peu importe comment le livre est arrivé là, il a voyagé. Le titre énigmatique s’étale en vert sur une couverture en noir et blanc, accompagné d’un sous-titre qui a achevé de le convaincre : ‘The second-greatest story ever told’. Au dos, pas le moindre résumé, seulement des éloges et une photo de l’auteur. Son regard charbonneux et provocateur accroche immédiatement celui d’Adam. C’est celui-là. A regret, il arrête la musique et ôte ses oreillettes pour régler son achat. Le vendeur a l’habitude de le voir, complimente toujours ses choix. S’il n’était pas si âgé, Adam aurait presque pu penser qu’il flirtait avec lui - ou bien c’est juste un habitude, et le “très bon choix” accompagne chacune de ses ventes. L’idée lui trotte dans la tête, elle ne lui était jamais venue auparavant. Sincère ou commerçant ? La question se poserait tout aussi bien pour qui que ce soit d’autre. Dans la vie, se dit Adam, on essaye tous de vendre quelque chose, fût-ce soi-même.
A peine son portefeuille rangé, ou plutôt jeté dans le tote bag en fouillis qui l’accompagne toujours, Adam ouvre le livre pour en entamer la lecture. Il passe rapidement sur les citations bibliques qui l’ouvrent pour se concentrer sur la première page du prologue - il y est question de corbeaux. Trois corbeaux qui volent en cercle. L’image lui plaît tout de suite. Il s’y attarde, relit la première phrase, trois fois comme les trois corbeaux. Il y a quelque chose avec les motifs qui se répètent, en ce moment. Les chevaux de la chanson, les corbeaux du roman. Comme un signe que lui enverrait les étoiles. Adam a toujours aimé la circularité, la répétition, les coïncidences qui - il en est certain - n’en sont jamais vraiment. Il les cherche souvent, mais ces derniers temps elles semblent s’imposer à lui. Comme si l’univers lui annonçait d’ouvrir les yeux, d’être attentif - quelque chose arrive. Il le sent. Ce sera quelque chose de familier, quelque chose qui va durer, quelque chose qui va se répéter encore et encore. Toujours les yeux fixés sur cette première phrase, ces trois corbeaux qui volent en cercle, Adam pousse la porte et.
S’arrête net juste avant de se prendre la personne qui se tient devant de plein fouet. Il lève le nez de son livre. “Oh shit I’m so sorry, I didn’t see you there.” Le visage qu’il contemple, gêné, il le reconnaît aussitôt. La semaine dernière. Le vinyle de Bob Dylan. Le garçon qui fouillait les disques, quelques bacs plus loin. Il avait failli lui parler, lui demander conseil ou quelque chose comme ça, sans savoir pourquoi Adam s’était dit qu’il avait l’air de quelqu’un qui s’y connaît et puis Adam aime bien parler aux gens comme ça, ceux qu’il ne connaît pas, ceux qu’il croise, des fois que ce soit un coup de l’univers. Peut-être qu’il a raté le coche la semaine dernière, quand les yeux peints de Bob Dylan ont attrapé les siens et qu’il s’est ravisé au risque que le garçon lui conseille autre chose. Peut-être que c’est l’univers, les chevaux, les corbeaux, le garçon au crâne rasé - qui a commencé à repousser, il remarque. Ou peut-être que ce n’est rien du tout. Mais cette fois, Adam n’a pas envie de prendre le risque. “Um, you gonna come in or…” Reculant dans le magasin, il tient la porte grande ouverte comme une invitation. D’autres auraient cherché une excuse, pas Adam. Adam n’a pas le temps pour les excuses. ”Y’were here last week too, weren’t ya? Thought I saw you, scanning through the records right?” Et avec la question, il lui emboîte le pas.
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