viola et sebastian entendus comme un ensemble depuis toujours,
c’est nous contre les autres elle murmure parfois à l’oreille de son frère.
viola c’est l’aînée, celle qui avance le menton droit et d’un pas assuré -peut-être que son esprit est autant en chantier que celui des autres mais viola s’est promis de ne pas le montrer ; viola c’est le portrait craché de sa défunte mère et ça, papa a beaucoup de mal à l’accepter ; viola c’est l’avenir de la société de pêche familiale -le remède contre l’échec que s’est révélé être son frère comme le rappelle souvent papa ; viola c’est la personne la plus forte que basile ne connaisse et celle qu’il préfère aussi ; viola c’est une gamine qui n’a plus eu la chance d’en être une après son quatorzième anniversaire -maman est morte, papa est dévasté, il faut consoler basile qui fane dans la chambre d’à côté et faire de son mieux pour maintenir debout la maison familiale déjà de traviole ; viola c’est des mains usées par le travail et des yeux cernés par les réveils plus que matinaux.
viola elle a un poids énorme sur les épaules, une relation compliquée avec son père puis avec la mer aussi. lorsque les tensions ont commencé à émerger entre son père et son frère, qu’ils se sont tous aperçus de l’incapacité de basile à occuper le rôle qui lui était promis, elle a pris sa place. pas forcément par conviction mais plutôt pour libérer son frère et tenter de satisfaire son père. parce qu’elle est comme ça viola, such a people pleaser elle entend parfois les gens marmonner… viola elle n’a pas la tête de l’emploi elle entend aussi souvent, trop frêle, trop petite… elle sait que sa nouvelle place au sein de l’entreprise dérange, que lorsqu’elle rentre la barque pleine de poissons frais le soir, les cousins et les ancêtres samson éprouvent plus de mépris que de fierté mais elle s’en moque viola. elle porte des fringues trop grandes et jure devant eux pour palier aux idées qu’ils se font d’elle, elle sait qu’au fond, c’est son genre le soucis et ça l’écœure.
dans le fond elle aime assez ça passer ses journées seule en mer, au début c’était dur, elle avait l’impression de naviguer au-dessus du tombeau de maman mais maintenant elle se sent paradoxalement bien sur la barque usée. peut-être qu’elle aspire à autre chose, qu’une fois les filets déposés elle s’accorde du temps pour lire, écrire, peindre ou faire quelque chose qui la passionne plus que ce à quoi elle est destinée mais au moins, elle se dit qu’ainsi elle peut aider sa famille.

extrait de ma fiche pour mieux comprendre les samson: