i'll never be sober + felery (fb)

tokyo, two years ago
@avery hartford

Les visages inconnus. Les caractères mystérieux. La langue incompréhensible. Les lumières qui dansaient sur le bitume humide des rues de Tokyo. Plus rien n’était familier depuis quelques jours. Semaines ? Le décalage horaire avait eu raison de moi. J’avais du mal à concevoir qu’après tant d’années d’insomnie, j’étais encore impacté par ce genre de déficit. Mon corps aurait pu s’habituer. Accepter les quelques poignées d’heures de répit par ci par là. Mais non. Je subissais mes journées. Mes nuits. Réunion après réunion dans les bureaux froids de la capitale japonaise. J’en venais à regretter l’humidité de l’Oregon. L’odeur familière de Deer Creek. Ses recoins trop bien connus. Ses secrets. Ses habitants.

La morosité s'effacerait bientôt. Quelques mètres avant de retrouver le point de rendez-vous. Le temps d’une escale. Quelques heures familières.

J’apercevais quelques mètres plus loin une silhouette bien connue.

Un pas.

Après l’autre.

J’arrivais derrière elle et la prenais dans mes bras. La soulevant de quelques centimètres du sol. Un éclat de mon propre rire que je n’avais pas entendu depuis bien trop longtemps. Je la reposais presque aussitôt. Vérifiant au passage que mon esprit ne m’avait pas joué des tours et que c’était bien elle. T’imagines si ça avait pas été toi. Qu’est-ce que c’était un passage en prison pour agression d’une inconnue dans la rue après tout ? C’était les risques du métier. Les risques de l’étranger. Les risques d’être moi et toujours autant sans gêne.

Mes mains se posaient sur chacune de ses épaules. Puis sur ses joues. Pressant un peu pour lui donner un air de poisson-globe. Ok, c’est bien toi. Qui d’autre pour avoir cette tête de fugu.

J’attrapais son sac tel un vrai gentleman d’un main (lol) et l’embarquais sur le chemin inverse de l’autre. Le trajet avait été long. L’escale était courte. Et le saké n’allait pas se boire tout seul. J’évitais de lui expliquer le bien que ça me faisait de retrouver sa sale tête. Pas simplement ici. De manière générale. C’était celle qu’on voyait le moins des goonies. Toujours sur une nouvelle aventure. Toujours en train de réaliser des plus belles actions que nous tous réunis. Qu’on ne s’y méprenne pas, je ne regrettais en rien ma vie. Au contraire. C’est juste qu’Avery avait le don pour mettre en perspective mon quotidien. Quelques jours de travail par ci par là. Et des mois de branlette à la maison. Ok. Ma vie était putain de cool en fait. Mais, truth be told, elle était encore plus cool lorsqu’elle était avec les gens que j’aimais. (En tout bien tout honneur.) Et depuis quelques instants, c’était le cas. Je nous ai prévu une soirée ma p’tite pote. Tu vas t’en souvenir de ton passage au Japon. Ou pas.

Bar. Casino. Karaoké.

Et bientôt, trou noir.

But first: saké.

i'll never be sober

with @Felix Miles two years ago

Le décente est impressionnante. Les lumières de la ville brillent dans la pénombre arrivante d'une aube naissante. Sublime, c'est ta première pensée. Tu as l'impression d'atterrir sur une nouvelle planète, après avoir passé plusieurs semaines au milieu des forêts indiennes, tu retrouves... ce qu'on pourrait dire la civilisation. L'hôtesse annonce l'atterrissage dans quelques minutes dans un anglais parfait. Tu regardes par le hublot fasciné par ce monde que tu ne vas faire qu'effleurer.

L'avion se pose. Tu prends le temps de laisser passer un peu les gens qui semblent toujours plus pressés les uns que les autres. Tu sens la raideur de ton corps après les quelques heures de vol, et ton postérieur est déjà ravi d'être dégourdi. Tu sors de l'appareil pour aller retrouver ta valise. Elle n'est pas trop longue à arriver, étonnant vu la taille de cet aéroport. Tu dois retrouver Felix quelque part pas loin. Le temps d'une escale, tu retrouves un ami d'enfance que tu n'as pas vu depuis des mois. Bien trop heureuse de faire ce détour pour le croiser. Il sera le premier visage familier, de Deer Creeks sur tu vois depuis des mois. Ok, exception de mise avec les visios apéros évidemment mais tu es plus qu'excitée à l'idée de passer un peu de temps avec lui dans un tel endroit. Tokyo. Cela te semble dingue.

Tu rejoins le point de rendez-vous. Tu guettes ton portable, pour une fois, pour vérifier que tu n'as pas de messages quelconques de ton ami. Il ne devrait plus tarder. Tu tournes un peu sur toi-même, cherchant parmi les visage celui sur lequel ton regard s'arrêtera. Seulement, le traite arrive par derrière. Ses deux bras s'enlacent sans que tu n'aies le temps de réagir et il en profite pour te serrer contre lui, tes pieds décollent même du sol. Tu ne peux t'empêcher de rire, c'est quelque chose d'inné chez toi, le rire, sans doute que tu ris trop, pour rien, mais n'est-ce pas une bonne chose ?

Felix finit par te reposer sur la terre-ferme. Tu te retournes sans cesser de sourire, surtout pas après avec sa réplique. " - Si cela avait été une inconnue, tu te serais mangé un pain, évidemment !" Tu hausses les épaules, élémentaire, les femmes ne se laissent plus faire de nos jours. Peut-être pas encore assez à ton goût mais oui, il se serait mangé au moins une gifle. Il prend le temps de vérifier de la véracité de ma personne. Tu roules des yeux en pouffant de rire. " - Qui d'autre ? " Tu prends une pose tout sauf nature, en mode tadam, oui c'est moi. " - Je t'ai manqué n'est-ce pas ? " Tu finis par lui faire un câlin toi aussi. Tu trépignes presque, on dirait une enfant. Il est clair que tu n'as pas perdu ton âme d'enfant toi.

Il récupère ton sac, tel un gentleman. Tu le laisses faire volontiers. Il t'annonce qu'il a prévu une sacrée soirée. " - Tu es au courant que je n'en attendais pas moins de ta part ! " Tu le suis volontiers. Tu ne sais même pas où vous allez, si ta tenue conviendra à l'endroit qu'il a prévu... tu imagines que si cela n'était pas le cas, il te le dirait. Tu n'as pas milles tenues cela dit dans ton sac, les tenues de soirée au milieu de la forêt indienne, c'est assez rare. " - Ok, alors, c'est quoi le programme de ma découverte expresse du Japon ? Je suis curieuse, tu m'as mis l'eau à la bouche. Je veux des détails ! " Parce que bon, tu ne sais pas à quelle sauce tu vas être mangée, sans doute pas à la sauce soja....

(c) mars.

tokyo, two years ago
@avery hartford

Evidemment qu'elle m'avait manqué. Je l'enlaçais rapidement en guise de réponse. Tout ce que n'était pas le Japon depuis quelques semaines me manquait. Ce qui avait démarré comme une immersion rêvée dans un pays que j'avais tant désiré tournait jour après jour en enfer. Les mets succulents perdaient leur goût. La beauté de la ville perdait de son éclat. Le saké perdait sa puissance. J'avais adoré mes premiers jours. Découvrir une nation inconnue. Rencontrer de nouvelles personnes. Chanter à tue-tête au karaoké du coin. Prendre un train pour découvrir cette campagne magnifique. C'était juste... devenu beaucoup trop long. Beaucoup trop solitaire.

Alors oui, Avery m'avait manqué. Mais surtout, apprécier mon séjour m'avait manqué. Et j'espérais retrouver ce goût de la découverte avec.

Un verre, après l'autre.

Le programme ? Seule la soirée pourrait nous la donner exactement. J'avais mes idées. Mes envies. Déjà, bar à saké. Tu peux pas partir sans en avoir bu... 3-4. Une pause. 5-6 Une autre pause. Ok, 7-8 ? Autant que nos foies l'accepteraient finalement. Pourquoi s'imposer des limites ?

Je la trainais dans une petite rue non loin.

Le bruit commençait déjà à s'entendre. Sûrement dû à ce groupe de jeunes qui poussaient les portes en bois du lieu que je cherchais. Une allée fermée. Comme le début d'un centre commercial caché. Tokyo style baby. L'allée était bondée de monde. C'est à peine si elle avait dû m'entendre. Des restaurants et bars animaient chaque mètre carré. Je nous faufilais tant que possible près de la seule petite table disponible. Je faisais un signe au barman de nous ramener deux verres. Ils apparaissaient étonnamment rapidement. A peine le temps de s'installer sur les cagettes oranges qui nous servaient de chaise. Sacré super-pouvoir monsieur.

Cheers !

Je laissais à peine le temps à Ava de trinquer avec moi. J'ingurgitais le premier verre et faisais signe de nous servir un second.

Sa sale tête était dans mon champ de vision depuis à pleine quelques minutes. Mais tout allait étonnamment beaucoup mieux.

(mood du lieu btw ici & ici)

i'll never be sober

with @Felix Miles two years ago
Tw : alcool - stéréotypes

Malgré la fatigue, tu as terriblement envie de découvrir le Japon. Tu ne restes pas trop longtemps, le temps d’un temps de pause accordée par ton employeur et comme tu te trouvais du même côté du monde que Félix, tu en as profité. Le Japon semble être un pays plein de surprises et tu veux être surprise, cela ne tombe-t-il pas bien ? Aucune appréhension à te laisser guider par Felix, c’est l’un de tes meilleurs amis depuis combien de temps ? vingt ans ? Plus ? Les questions ne se comptent plus paraît-il lorsque l’on dépasse sept ans d’amitié, après c’est pour toujours. Tu es contente de te laisser guider pour une fois. Tu décompresses et souffles de tes missions toujours plus pesantes. Si tu aimes ce que tu fais, plus que tout, tu ne peux pas nier que parfois, le rythme et le stress sont très soutenus.

Les rues de Tokio commencent à devenir de plus en plus typiques, une ambiance comme celle que tu attendais. Tu as déjà un large sourire aux lèvres. Tu ne sais pas ce que cette soirée te réserve mais déjà, elle te plait, elle fera partie des expériences mémorables, à n’en pas douter. Tu demandes évidemment plus de précisions, histoire de savoir à quelle sauce tu vas être mangée ce soir. Felix laisse planer le mystère, tu as envie de lui envoyer un coup dans l’épaule, ok, tu le fais littéralement. “ - 7-8 saké, bordel, tu veux ma mort toi ?” Est-ce que chez les Goonies, le fait que l’alcool et toi soit une grande histoire est un fait connu et reconnu ? Sans nuls doutes. “ - D’ailleurs, quand on va manger au buffet à volonté, ce n’est pas dans des verres un peu louches qu’ils servent le saké ? Avec des gens à poiles dans tes postures plus qu’acrobatiques pour que ce soit réellement du sexe ? “ Tu lances comme ça, presque innocemment alors que clairement, c’est pour la vanne. Pas sûre que la culture soit exacte dans ta petite bourgade.

Vous arrivez dans une rue qui te laisse sans voix. Tokio style, ok, respect, c’est sublime. Tu souris. Tu meurs d’envie de tout tester, nourriture, alcool, karakoe, parce qu’il ne faut pas oublier que la passion première de tes amis et toi, c’est le chant à tu-tête lors des soirées arrosées. Tu trépignes presque. Une enfant. Quel âge as-tu déjà ? Trente-deux ans ? Vraiment ? Felix vous embarque dans l’un des bars aminés de cette rue génialissime. Tes fesses posées, tu le regardes commander deux verres de saké, sans certitude sur le moment, tu ne parles pas un traître mot japonais. Est-ce qu’on dit vraiment Moshi-Moshi pour dire allô? Même cela, tu n’en es pas sûre, tu préfères ne pas demander. Les légendes urbaines… Le serveur pose deux verres transparents avec un liquide transparent. Tu regardes Felix l’avaler cul-sec et en redemander. Tu éclates de rire. “- Okay, je vois le genre de soirée que tu as décidé de me faire mener” Tu avales alors le tien de la même façon, en grimaçant. “ - T’es au courant que c’est immonde ? Je préfère largement le whisky ou une teq-paf !” Tu souris, les deux autres verres arrivent. “ - Et c’est parti !” Vous trinquez, vous buvez. “- Ok, combien encore pour en ressentir les effets ?”

(c) mars.

tokyo, two years ago
@avery hartford

Miss Hartford hors de sa campagne. C'était quelque chose. J'imaginais le fil de ses pensées. Elle était surement plus à l'aise dans une jungle amazonienne que dans cette petite allée japonaise. Peut-être que la prochaine fois c'est moi qui devrais lui rendre visite. Ça doit être sympa de serrer la pince à un chimpanzé. Je serais probablement perdu sans une bonne 5G mais je pouvais faire un effort. Un ou deux jours quoi.

Je riais en voyant sa grimace et lui glissais déjà un second verre aussitôt servi. Vraiment efficace ce serveur. Tu veux pas une Bud pendant que t'y es aussi ? J'aurais pu l'emmener dans des lieux plus occidentaux. Mais quel intérêt ? On aurait pu faire ça n'importe où ailleurs. Ici, c'était de l'alcool de riz. Et c'est tout. De toute façon, elle serait bientôt trop alcoolisée pour en sentir le goût. Te connaissant ? Encore six et tu oublieras dans quel pays tu es. Il était d'ailleurs temps de commander un nouveau verre. Elle tenait bien. Mais ce soir j'allais pousser ses limites. J'en profitais pour demander la même chose que nos voisins de table étaient en train de manger. Je n'avais besoin de rien, mais... J'espère que tu as faim. Et si ce n'était pas le cas, au moins ça épongerait un peu.

Je voulais la tester, pas la tuer.

Les Goonies m'en voudraient si je devais leur annoncer que j'avais perdu Avery dans une rue sale de Tokyo. Ils allaient me traquer jusqu'ici et me vendre aux yakuzas. Et c'était pas vraiment la carrière que j'espérais mener.

J'oubliais un instant que la cagette n'avait pas de dossier et manquais de tomber en arrière. Un coup d'épaule à notre voisine de derrière. C'était elle qui s'excusait. Bichette. Je reportais mon attention sur Ava et croisais les bras sur mon torse. Oups. Je riais et prenais un temps pour apprécier cette amie qui m'était si chère. Elle ne donnait pas l'air d'avoir passé les dernières heures dans un avion. Elle ne donnait pas l'impression d'aller faire un concours de Miss Univers de si tôt. Mais elle était... comme je l'avais toujours connue. J'avais arrêté de compter les années. Elles étaient trop révélatrices de ma propre vieillesse avançante. Elle avait simplement presque toujours été là. C'était plus important qu'un vulgaire chiffre. Tu nous reviens d'où déjà ? T'as sauvé quoi ce coup-ci ? Des éléphants ? Des gorilles ? Ma solitude ? Ça c'était ce qu'elle était en train de faire depuis quelques minutes.

i'll never be sober

with @Felix Miles two years ago
Tw : alcool - stéréotypes

Tokyo. Si on t'avait dit, il y a quelques mois que tes pas fouleraient la capitale japonaise, tu aurais sans doute ris. Pourquoi ? Parce que tu n'es pas une fille que l'on retrouve dans une ville. La plus grande que tu aies dû endurer reste Portland pour tes études et tu n'as pas trouvé l'envie d'y rester. Non, clairement, très peu pour toi les rues bondées et la foule amassée. Toi, ce que tu aimes c'est plutôt le calme, la nature, te perdre entre les arbres, dans l'obscurité d'une forêt qui effraye. Tu n'as jamais compris pourquoi ? Est-ce parce qu'il y a eu plusieurs cas de disparition ? Il faut connaître les lieux pour s'y aventurer. Tu n'es sans doute pas la meilleure guide des bois, mais tu n'en as pas peur et tu les maîtrises assez pour ne pas craindre une disparition inopinée. Aron t'a toujours dit de faire gaffe à l'intérieur des sentiers sinueux, mais l'aventure, il paraît que cela te connait. C'est sans doute pour cela que tu t'enfouis au fin fond du monde pour tes missions. Etonnant alors de craindre une ruelle de la capitale.

Elle est bondée, des touristes ? Même pas, ce n'est pas l'impression que tu as lorsque tu portes l'oreille attentive aux discussions de tes voisins. Tu ne maîtrises pas un mot de la langue japonaise mais déjà tu es sous le charme à entendre les sonorités autour de toi. Tu maîtrises plutôt langues, à force de voyager. La première, le français, que tu parles presque sans accent. Puis tu as le portugais et l'espagnole, loin d'être parfaits mais suffisants. Et il se peut que tu baragouin quelques syllabes de chinois. Peu importe.

Tu lèves les yeux au ciel à la réponse de ton ami. " - Non, merci, le saké ira très bien !" Tu ris un peu, simplement que ce n'est pas un goût dont tu as l'habitude. En tout cas, la suite te fait bien rire. Même si tu sens déjà le chaud sur tes joues, ce n'est pas forcément l'effet de l'alcool mais de tout ce qui se passe autour. " - Six ? Seulement ? Je suis sûre que je peux largement en boire dix et ... " Tu regardes autour de toi. " - Et faire le funambule sur le muret là-bas sans tomber ! Alors oublier où je suis... laisse moi rire " Tu le défis du regard. Evidemment que tu peux en boire autant, tu ne devrais pas être malade, mais il est vrai que jouer à l'artiste de cirque sur un muret, c'est un coup à perdre une cheville. Ta fierté a parlé, tu dois relever le défis.

" - Je meurs de faim, j'ai cru que tu allais me faire avaler que du liquide ! " Tu ne sais pas vraiment ce que l'on mange au Japon. Tu connais le plus célèbre met, mais tu es presque sûre que ce n'est pas tout à fait un plat que l'on trouve partout ici. Un regard qui s'échappe deux secondes pour revenir à ton ami qui manque de finir le cul par terre, ou sur les genoux de sa voisine de derrière. Tu arques un sourcil. " - Déjà pompette Miles ? " Tu te taquines. En tout cas temps, vos sièges ne sont pas tout à fait stables pour tenir sur deux pieds. " - Bornéo, côté Malaisie. Sur un camp d'une réserve protégée avec des familles Orangs-Outans. " Tu pourrais en parler des heures. Cette mission a été rude, car ce sont des animaux traqués. Tu ne veux pas entrer ce soir dans les détails. Félix sait parfaitement en quoi consistent tes déplacements. Ce sont les animaux abîmés par l'homme, par l'industrialisation, la déforestation ou le braconnage que tu protèges. " - Cela dit, il y a aussi des éléphants... et des tigres... " Tu souris malicieusement. Tu adores ton boulot, aussi éreintant soit-il, c'est une passion de toujours. " - Bon, qu'est-ce qu'on mange ? Je veux bien continuer à boire mais ce n'est pas du jeu si j'ai l'estomac vide.. et crois-moi, ce qu'ils servent l'avion ne m'a en rien calé ! " Tu fais un nouveau signe au serveur pour deux nouveaux verres. " - Peut-être qu'une bouteille directement serait plus pratique, tu ne crois pas ? "

(c) mars.

tokyo, two years ago
@avery hartford

On en avait fait un paquet de soirée ensemble. Avec les autres goonies ou qu'elle et moi. Des verres jamais vides. Des chansons qui sortaient d'entre nos lèvres sans qu'on y réfléchisse vraiment. Des pas de danse sur le comptoir. J'avais arrêté de compter les blessures ou les trous noirs. Jamais rien de grave. Quelques bleus et quelques regards de travers le lendemain matin lorsqu'on se baladait dans les rues de Deer Creek. Au moins ici, personne ne nous connaissait assez pour aller raconter aux voisins "eh, vous avez vu Miles et Hartford ? ils ont encore vomi à l'angle du fleuriste". Peut-être qu'ils diraient la même chose ici. Juste - sans nos noms.

Il m'en fallait plus pour être pompette. Je haussais des épaules en guise de réponse. Mon équilibre était simplement précaire. C'était le Japon ça. Peut-être que je subissais la gravité différemment. C'était pas du tout l'alcool. Non non non.

Si si si.

Je l'écoutais religieusement me raconter ses dernières aventures. J'avais l'impression qu'elle me lisait un livre pour enfant. Ceux qui leur apprennent les noms des animaux sauvages. Ça n'avait rien de réel pour moi. J'avais un tigre en peluche chez moi. Ma connaissance de ces animaux s'arrêtaient là.

On va manger comme eux. Je pointais du doigt ce qui trônait sur la table d'à côté. Différentes petites assiettes. Des légumes. Des sauces. Des choses étranges mais sûrement bonnes. Tout sauf des sushis, pour ne pas tomber dans le cliché. Je me risquerai pas à prononcer ce que c'est. Mais c'est mieux que la nourriture de l'avion. En même temps, zéro compétition.

Un nouveau signe aux serveurs pour remplir nos verres. J'avais oublié à combien nous étions déjà. C'était pas bon signe. Nope. Pas de bouteille. J'ingurgitais le verre et le faisais nous resservir aussitôt. Comme ça on a moins conscience de ce qu'on boit. Et j'aimais bien me faire servir. Et j'étais sûr que super-serveur était très heureux de s'occuper de nous. Peu de touristes connaissait ce coin. Il ne devait voir que des locaux jour après jour... jusqu'à nous. Peut-être qu'il se joindrait à nos côtés pour danser sur le comptoir.

Les premières assiettes commençaient à arriver. Baguettes entre les doigts, j'attrapais un morceau et le tendais à Avery. Les aliments dansaient devant sa bouche, le temps qu'elle ouvre grand. Fais "aaaah". et lui fourrait au fond de la gorge. Je croisais quelques regards interloqués autour de nous. J'aurais savoir ce qu'ils pensaient. Que j'étais son père ? Son mec ? Un simple fou qui lui donne la becquée ? Je lui tendais les baguettes et ouvrais grand la bouche à mon tour. Mon doigt pointait vers mon visage. Chacun son tour. Quatre ans. Ce soir, j'avais quatre ans.

Ou peut-être juste quatre verres de saké en trop dans le gosier.

i'll never be sober

with @Felix Miles two years ago
Tw : alcool - stéréotypes

Il est possible que tu commences à avoir faim. Il est possible que voir tout ce que les gens mangent autour de toi te tente beaucoup trop. La nourriture dans les avions n'est pas réputée divine et tu n'y as presque pas touché. Les plats végétariens n'ont pas été démocratisés apparemment. Il a mangé des chips, deux, trois paquets peut-être, il est vrai. Mais clairement, ce n'est pas ce qu'il faut pour remplir l'estomac de Avery Hartford.

Alors maintenant que tu te trouves ici, dans les rues d'un pays inconnu, dans une ville totalement dingue, tu vas devoir goûter la nourriture locale. On ne parle pas de sushis et compagnie, cela, tu peux en manger partout dans tous les pays. Et tu n'es même pas sûre que ce soit un met très traditionnel, tu sais qu'il y a un truc vis à vis des célèbres sushis, mais là, comme ça, avec la fatigue et l'alcool qui commence à faire chauffer tes joues, impossible de remettre la main dessus.

Alors Felix désigne une table non loin. Tu te tords quelque peu le cou pour apercevoir leurs plats et tu en salives d'avance. Tu n'es pas sûre que le tout soit végétarien mais pas de craintes à avoir avec Félix, il a un peu près le même régime alimentaire que toi. Tu te mordilles la lèvre en louchant presque sur sur les assiettes de la table voisine. Les odeurs qui te passent sous les narines depuis tout à l'heure te donnent l'eau à la bouche, alors forcément, il est possible que toutes les assiettes te fassent saliver. Tu tentes de reconnaître peut-être ce qui se trouvent dans les plats mais... il faut avouer qu'hormis les sushis, makis et grands classiques de la nourriture japonaise, tu n'y connais pas grand chose. Tu hausses les épaules. " - Okay, c'est parti, et j'aurais pourtant bien aimé te voir prononcer cette belle langue qu'est le japonais " Un clin d'oeil. " - Qu'est-ce qui peut être meilleur que les chips ? Vraiment, là comme ça, je ne vois pas, surprends moi ! " Tu n'es pas très difficile en nourriture, simplement pas de viande, c'est un principe fondamental que tu as appliqué assez jeune.

Tu pouffes à sa réponse liée à la bouteille. " - Combien on a bu de verres Einstein ? " Tu rigoles, enfilant le tien aussi. Combien ? Cinq ? Six, oulah, il est possible que toi non plus tu n'es plus les comptes ronds. Tu rigoles, comme si cela ne pouvait plus s'arrêter. Les assiettes ne tardent pas à arriver. Les odeurs toujours aussi délicieuses. Félix s'empare avec ses baguettes d'un met. Tu rigoles encore plus lorsqu'il te demande d'ouvrir grand la bouche. Ok. C'est parti. De toute façon, tu ne remettras pas les pieds ici, et la honte ne tue pas, jamais. Tu ouvres la bouche et tu goûtes à la première assiette. Tu mâches le plat, le gout se fait découvrir sur ta langue, tes yeux s'écarquillent, bon sang, c'est délicieux. " - Putain, c'est divin ! " Tu attrapes par la suite tes baguettes qu'il te tend. Tu les fais claquer aisément avec un haussement de sourcils exagérés. " - Okay, c'est parti, tiens, celui-ci " Tu attrapes l'un des plats entre tes baguettes et tu lui tends dans la bouche. " - Tu sais que là, on passe pour un couple en lune de miel mon chéri " Tu insistes sur le mot chéri pour conforter cette idée. " - Tu crois que si l'on dit qu'on est des jeunes mariés on a des verres gratuits ? " L'idée n'est pas mauvaise. Tu reprends une autre spécialité et tu lui tends à nouveau. " - Alors, c'est bon mon coeur ? " Tu rigoles un peu, cette idée est stupide. " - Comment ça on n'a pas de quoi boire ? Ma gorge se dessèche ! "

(c) mars.

tokyo, two years ago
@avery hartford

Un. Deux. Trois. Sept. Douze. Trente cinq. Huit. Vingt sept. Difficile de savoir le nombre de verres enfilés. Difficile même de me souvenir comment compter. Qu'est-ce qui venait après treize ? Comment on calculait des chiffres romains ? Quelle heure était-il ? Comment on fait un Rubik's cube déjà ?

Hm.

C'était quoi la question de base ?

Un coup de chiffon dans mes pensées et je me reconcentrais sur Avery. Les doigts sur les baguettes. La nourriture qui avançait près de mon visage. Je gobais d'un coup sa becquée. Hmmm... ! exagérais-je largement. Des images de notre mariage défilait dans ma tête. La cérémonie. Nos amis autour de nous. Deux trois bambins qui nous courent après quelques années plus tard. Son chien sous le proche. Ce n'était pas le pire concept que je pouvais imaginer. Peut-être que tout le monde ne serait pas du même avis. Mais ce soir, il n'y avait que nous. Et j'étais loin de me marier un jour. Alors pourquoi pas l'être... ce soir ? Au moins ?

Est-ce qu'il fallait que je l'annonce à mes parents ?

J'avalais la nouvelle portion que ma nouvelle femme me proposait. C'est succulent mon ange. Je glissais un doigt entre mes dents, enlevant doucement une bague qui ne me quittait jamais. Ce soir, ce serait mon alliance. Elle glissait aussitôt sur mon annulaire que j'agitais devant Ava accompagné d'un clin d'oeil. J'attrapais sa main et faisais pareil, transférant l'un de ses bijoux au doigt qui ferait d'elle mon épouse pour la soirée. Je déposais au passage un baiser dans sa paume, comme pour officialiser l'union.

Garçon ! appelais-je super serveur de mon plus bel accent français. Un verre pour ma douce épouse et moi-même ! Je reprenais l'anglais. Non pas qu'il comprenne bien mieux ma demande. Mon regard sur nos verres vides lui donnait les indications nécessaires et ceux-ci se retrouvaient aussitôt remplis. Je trinquais avec ma douce. T'as pris mon nom ? Avery Miles, j'aime bien. Un shot plus tard. Quoique Felix Hartford c'est stylé aussi. J'avalais son verre à la suite. Oups. Felix Avery ? C'est possible ça ? Un coucou au serveur à nouveau. Je lui laissais mon shot pour rééquilibrer ce vil vol.

Vil vol. C'est marrant.

Qu'est-ce que pouvaient bien faire deux jeunes mariés au Japon ? Gratter des choses gratuites ? Se faire bénir au temple du coin ? Manger des aliments étranges qui augmentent la fertilité ? Du coup. Je chopais un gyoza avec les doigts. Les baguettes paraissaient soudainement trop compliquées à utiliser. Tu crois qu'on peut choper une honeymoon suite dans un hôtel de luxe ? On est hyper bg toi et moi, ils peuvent nous faire une ristourne. On postera deux trois stories sur Instagram pour nos deux pauvres followers dans l'Oregon et ce sera le buzz assuré. Par contre la chambre s'attendra à ce qu'on consomme notre union. C'est la moindre des choses. Et bon. C'était pas Miss Univers mais le Japon lui allait bien au teint. Et si on voulait deux enfants, il fallait bien s'y mettre un jour.

Peut-être que c'était juste dans ma tête les enfants.

Ou dans tout le saké qui remplaçait doucement mon sang dans mes veines.

i'll never be sober

with @Felix Miles two years ago
Tw : alcool - stéréotypes

Il est fort possible que tu commences à sentir un peu beaucoup les effets des shots de saké. Tes joues sont en feu, alors que pourtant, il ne semble pas y avoir de canicule à l'extérieur. Tu ris un peu trop facilement, bien que Félix t'ait toujours fait rire, tu as les lèvres étirées presque en permanence. Impossible de te le décrocher des lèvres. Cette soirée s'annonce mémorable et ce n'est que le début. Et tant pis si tu ne sais pas combien de verre tu as déjà ingurgité. C'est là, la magie de l'alcool, tout faire oublier. Sans doute pas la gueule de bois que tu auras au réveil mais qu'importe, là pour le moment, boire de l'eau c'est le cadet de tes soucis. Tu apprécierais presque le goût de l'alcool de riz que Félix t'a fait goûter.

La scène suivante est diablement drôle. Félix qui te donne la béquer comme si tu étais une enfant, vraiment, tu as du mal à te contenir. Vous échangez les pets japonais de cette façon au point d'attirer quelque peu l'attention des locaux qui viennent dans cette rue. Tu décides alors de jouer le jeu. Parce que clairement, on dirait un jeune couple, peut-être légèrement bourré mais amoureux. Si amour il y avait avec Félix tu le saurais mais il est clair que tu l'affectionnes comme un ami. Pas tout à fait ton genre d'homme, bien que vu le palmarès, on peut se demander si tu as réellement un type d'homme ou si tu prends les bonnes occasions qui se présentent à toi. Peu importe, ce n'est que de la comédie. Vous terminez vos phrases avec des mots doux qu'un couple pourrait employer, des mots qui sont connus en anglais par la plupart des gens, même ceux qui n'ont pas de notion de votre langue maternelle.

Tu regardes alors Félix changer ta bague de doigts pour la positionner discrètement à celui qui porte l'alliance. Tu ris, encore, tu ne peux pas t'en empêcher, cette situation est plutôt cocasse, surtout quand tu vois le regard des gens autour de vous. Les japonais sont plus pudiques, peut-être quelque peu interloqués par votre comportement. Et le jeu semble ne faire que commencer. Un nouveau verre et une réflexion sur comment on pourrait porter le patronyme de l'autre. " - Felix Avery ça me plait. Avery Felix. On tient un truc et au moins on garde nos prénoms ! " L'alcool parle dans cette réplique qui ne semble avoir ni queue, ni tête. Tu pouffes à nouveau, tendant un plat à Félix entre tes baguettes. Il finit d'ailleurs par abandonner les baguettes. Les doigts, pourquoi vous n'y avez pas pensé plus tôt ? Bien plus pratiques ! Tu piques toi aussi avec tes mains dans les assiettes en écoutant une idée loin d'être bête. " - Il faudra que tu me portes, tu sais, comme les jeunes mariés font ? " Tu sembles très concernée par cette idée, étonnamment, une idée qui va faire partir cette soirée dans un tout autre registre. " - Consommer l'union ? Si on consomme du saké ? ça marche ? " Tu as parfaitement compris où voulait en venir Félix. " - Si on a une chambre nuptiale, on aurait envie de faire des bébés, c'est fait exprès, je suis sûre que c'est étudié pour ! " Lit avec pétales de roses et tout le tintouin. Pas sûr que ce soit ta came mais pour cette soirée, c'est une idée qui se tente. Tu finis de manger un autre plat. Tu te lèches les doigts un à un, un regard quelque peu provocateur à ton ami. Volontiers ou pas... l'idée est lancée. " - Tu connais un hôtel ? " Tu lances presque innocemment.

(c) mars.

tokyo, two years ago
@avery hartford

Felix Avery. C'était un joli nom. Pourquoi nos parents ne nous avaient pas appelés comme ça ? Euh. Nos parents. Mes parents. Felix Miles, c'est sympa aussi. Mais ils auraient pu changer de nom pour moi. Pour me faire plaisir. Nos enfants auront de beaux prénoms. Des jumeaux ? Luke et Leïa. Sinon. Poe et Finn. Poe Avery. Ouaip. Stylé. Et est-ce qu'Avery s'appelait Avery Avery maintenant qu'on était mariés ? Ou Avery Felix ? Hm. C'était confusant. Confusieux ? Confus ? Ou... Juste con ?

Comme moi.

Je frottais mon visage. Comme si c'était la recette miracle pour effacer l'alcool qui embrumait mon esprit. J'entends Ava me parler du fait de la porter. Je - je sais pas pourquoi. Ouais je peux te porter. Je savais toujours pas pourquoi. Mais franchement, si ça lui faisait plaisir... ça me faisait plaisir !

Je manquais de m'étouffer en entendant la consommation de saké. Non. J'agitais le visage, minant une négation bien trop longue. Je parle de sexe. Luke et Leïa n'allaient pas se concevoir seuls. Notre mariage avait besoin de beaux enfants comme eux. Ah! Mariage ! c'est pour ça qu'elle voulait que je la porte. Ok. Raison de plus de lui faire plaisir. Je suis sûr qu'ils mettent des aphrodisiaques dans l'air de ces chambres là. A peine un baiser et pouf, tu tombes enceinte. Je mimais le "pouf" d'un geste de mes doigts. Comme une explosion. Manquant au passage de renverser deux ou trois assiettes. Oups. Décidément.

Mes mains glissaient sur la table pour essayer de ranger le chaos que je venais de créer. Le serveur venait m'aider. Une vraie petite crème ce mec. J'en profitais pour lui demander Vous connaissez un hôtel ? pour faire écho à la question de mon épouse. Il ne semblait pas comprendre. Vous savez... Je mimais le fait de dormir et m'enlaçait moi-même pour mimer... quelque chose d'autre. Ses gros yeux m'ordonnèrent aussitôt d'arrêter mon petit show. Ok. Il en profitait pour nous resservir du saké. J'attrapais mon téléphone dans ma poche pour répondre à notre question.

Dormir dans des cages ? Très peu pour moi. Un hôtel miteux ? Non plus. Un hôtel avec plus d'étoiles que mon esprit brumeux ne saurait les compter ? Bingo ! En plus il y avait une piscine. Je tendais mon téléphone à Avery. Regarde, ça ferait une jolie nuit de noce là ! Je faisais défiler les photos. La chambre immense. Le bar luxueux. La piscine incroyable. J'avais pas de maillot de bain. Mais bon. On trouverait bien une alternative. Ils ne pouvaient rien refuser à de jeunes mariés tout droit venus de l'Oregon ! Tout droit avec une escale en Malaisie pour l'un d'entre nous, certes. Mais comment pourraient ils savoir ? Je suis sûr qu'on peut improviser un karaoké sur l'énorme télé de la chambre là aussi... Si on voulait pas mourir noyer. Il y avait toujours cette option. Oh un jacuzzi ! Chaque photo me convainquait d'y aller de minute en minute. La note le lendemain me convaincrait surement moins. Mais hey, on ne se marie qu'une fois !

i'll never be sober

with @Felix Miles two years ago

Il est important de noter que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé. Vraiment, non parce que vous, là, vous buvez le saké comme si c'était de l'eau claire. L'effet est bien opposé mais vous ne vous arrêtez pas vraiment. Si tu n'apprécierais pas le goût au début, tu as fini par l'oublier. La langue presque anesthésiée par le degré d'alcool dans le sang. C'est tout de même magique, cette transformation qui opère en vous deux au fils des verres engloutis. Comment l'alcool peut-elle avoir un tel pouvoir ? Comment on a inventé un truc pareil ? Qui fait tomber toutes les barrières des codes que la vie nous instaure. Ton esprit divague, ton cerveau se pose mille questions. Tu es au Japon, tu peux bien se prendre la cuite du siècle et te réveiller demain avec un black out, tout ce qui se passe à Tokio, reste à Tokio ? Non ? Oui, évidemment que cette expression s'applique à Las Vegas mais ne peut-on pas faire une exception ? Toi, c'est tout ce que tu veux, juste ne pas te prendre la tête. Et rigoler, bon sang, parce que c'est bien parti et que tu n'as pas envie que cela cesse. L'alcool encore qui agit, tu n'as pas envie d'arrêter de rigoler, comme une nouvelle drogue qui s'accroche à toi. Une sensation sourde que ce n'est pas ce qu'il faudrait faire mais tu t'en fiches. Tu veux continuer.

Les délires autour d'un jeu de rôle improbable. Tu es une femme mariée pour la soirée, une bague passée et une rôle de jeune mariée. Tu n'as jamais été une adepte du mariage, disons que tu t'en fiches, dire oui, dire non, ne pas le dire, qu'importe. Le but n'est pas d'être heureux en fin de compte ? Ce soir, c'est l'euphorie totale en face de Felix. Et il accepte même de te porter pour entrer dans une potentielle chambre d'hôtel qui pourrait exister dans un futur proche. Une chambre d'hôtel, dans quoi est-ce que vous êtes en train de vous embarquer ? Est-ce que c'est important ? Pas vraiment. Profitez, qui pourra savoir ce qui se passe, là, maintenant, dans cette ruelle bondée de locaux ?

Tu manques de recracher le met que tu viens de mettre dans ta bouche à la réponse de Felix. Du sexe, tu tousses un peu, la main devant ta bouche... tu te concentres le temps d'arriver à avaler le morceau. Du sexe.Donc, là, les choses deviennent sérieuses, même si l'alcool fait des ravages dans ton organisme, tu n'avais pas encore osé penser que cette nuit de jeunes mariés pourrait réellement devenir une nuit de sexe. Tes joues sont en feu. Tu te ventiles un peu pour reprendre tes esprits. Tu repars dans des divagations sur les chambres nuptiales dans les hôtels. Tu hoches la tête en réponse aux mêmes délires de Felix. Tu grimaces un peu, l'idée de tomber enceinte... ouai, non. Tu fais un non de la tête. Tu tentes de te concentrer maintenant quand tu mets un aliment dans ta bouche pour ne plus avaler de travers. " - Pour le tomber enceinte directe, on repassera, ce passage m'intéresse pas tellement. Par contre tout ce qui se passe avant m'a l'air tout à fait intéressant, il faudra que l'on teste, voir si c'est véridique, pour le débat après. " Tu lui fais un clin d'oeil.

Il semblerait que Felix ait une petite idée derrière la tête. Tu ne connais pas les lieux, tu ne peux pas improviser dans un hôtel, tu ne saurais même pas où en trouver un décent. Le voilà qui entreprend de demander au serveur. Et merde. La scène est quelque peu gênante, parce qu'il va capter qu'on ne veut pas dormir, on pète le feu depuis plusieurs minutes et on lui en fait voir de toutes les couleurs. L'effet semble peu concluant, simplement, il vous resserre. Tu ne veux pas voir la note de saké. Vraiment, commander une bouteille aurait été moins couteux, tu commences à te le dire sérieusement. Felix part en quête d'un hôtel qui en vaut la peine. Et il semblerait que ses recherches portes ses fruits. Le voilà qui te montre un hôtel qui semble des plus convenable. Il ne faut évidemment pas penser à la note le lendemain matin mais ce n'est qu'une nuit, une fois, pourquoi se brider ? Il faut profiter. Vous êtes jeunes, les regrets ce n'est pas pour maintenant et surement pas sur ce genre de nuit. Tu te mordilles la lèvre. Le lit immense, la grand télé et le jacuzzi... " - Qu'est-ce qu'on attend, on pourra manger le dessert dans la chambre " Tu le regardes, un regard plus que suggestif. " - Il est loin cette hôtel ? " Tu continues de jouer la jeune mariée éperdument amoureuse. Tu te lèves pour prendre possession des genoux de ton ami, tes bras autour de sa nuque. " - Je commence à avoir faim... d'autres choses maintenant... et le jacuzzi me tente un peu trop " Pas de maillot de bains... mais est-ce grave ? Il semblerait que vous en êtes à un niveau d'alcoolémie où vous vous en fichez de tout. Tu vois que vous attirez les regards, alors tu plonges ton visage dans son cou, tu as un peu envie de rigoler mais il faut aussi avouer que ce pseudo jeu de séduction te plait et que maintenant qu'il est installé, tu n'as pas non plus envie que cela se termine.

(c) mars.

tokyo, two years ago
@avery hartford

C'est vrai qu'on était peut-être trop jeunes pour avoir des enfants. Et trop cons. Ce soir, peut-être surtout trop bourrés. Le saké coulait tellement dans nos veines que nos enfants auraient sûrement des airs asiatiques. Ce ne serait pas les enfants du facteur. Mais ceux des rizières. Mes parents se poseraient de drôles de questions si on leur ramenait des enfants asiatiques. Non pas qu'ils ne les aimeraient pas. Mais difficile de leur expliquer que c'était à cause de l'alcool. J'essayais d'effacer cette idée de ma tête. Tirant un trait sur notre future progéniture. Nous n'étions que de jeunes mariés. Peut-être d'ici quelques mois plutôt.

D'abord, il fallait s'entrainer. Je me perdais dans les images de l'hôtel alors qu'elle me grimpait dessus. Ok. Peut-être qu'elle voulait commencer dès maintenant. Je savais pas que tu avais des délires exhibitionnistes Ava. lui murmurais-je alors que son visage se glissait dans mon cou. J'observais les regards sur nous. Du dégoût. Du choc. Du désir. De la jalousie. Je lisais tous les sentiments possible sur leurs visages. Je caressais lentement ses cheveux. Un geste tendre pour préparer notre départ. Un baiser sur le sommet de son crâne et je l'invitais à se décaler légèrement. Accompagnant son corps de mains peut-être trop baladeuses. Je l'abandonnais le temps de payer. Le temps de me cogner contre deux-trois personnes aux passages également.

Main tendue vers Avery, je l'invitais à me suivre en dehors de la ruelle bondée. Je n'oubliais pas sa valise - parce que même bourré j'étais un gentleman. (lol) L'hôtel que j'avais trouvé n'était qu'à quelques pâtés de maison. Pâtés d'immeubles ? C'était peut-être l'alcool qui agissait, mais le trajet me paraissait anormalement court. Nous étions dans le lobby en un clin d'oeil. Et je faisais déjà de grand geste au réceptionniste pour réclamer leur plus belle suite nuptiale. Pour ma magnifique épouse et moi-même ! annonçais-je fièrement. J'en faisais trop. Il suffisait de payer. Peut-être promettre également de ne pas vomir partout dans la chambre. Mais c'était sous-entendu. Ils prenaient mon emprunte de carte et nous demandaient de suivre le groom qui nous menait jusqu'à la chambre.

Il y avait beaucoup trop de chiffres sur le montant de cette chambre. Proportionnels au nombre de mètre carré. Proportionnels aux nombres de pétales que je découvrais au sol et sur à peu près chaque meuble qui se dessinait devant nous. Too much. Le groom disparaissait tel un fantôme. Je partais en quête du jacuzzi sur la terrasse. C'était indécent. Profondément indécent. Rien de mieux pour toi ma chérie ! Elle méritait tout l'or du monde. Tous les pétales de roses que le Japon avait à offrir. Tout l'argent sur mon compte en banque a priori aussi.

Je m'approchais d'Avery. D'un pas peu sûr. L'alcool ou la peur de me prendre une tarte peut-être. Je glissais une main dans le bas de son dos. L'autre sur sa joue. Je n'avais jamais fait attention à sa taille. Plus petite que moi. Mais assez grande pour que j'ai à peine à relever son visage pour l'embrasser. Peut-être un peu trop fort. Trop passionnément. Surtout pour quelqu'un qui avait peur de se faire frapper. Je mettrais ça sur le dos du saké. Il avait bon dos le saké. J'espérais juste qu'elle ne me balancerait pas par dessus la terrasse. Parce qu'on était hauts. Très hauts. Mais c'était aussi bien. Très bien. Oups.

What happens in Japan...

i'll never be sober

with @Felix Miles two years ago

Ton corps se glisse tout seul sur ses genoux. Une envie soudaine de proximité, d'intimité. Il a évoqué le mot sexe, clairement c'est de ça dont tu as envie. Il a éveillé en toi celle qu'habituellement tu ne montres pas à tes amis. Felix ne semble plus tellement être un ami ce soir. Au Japon, qu'est-ce qu'il est ? Cette nuit ? Qu'est-ce qu'il est ? Sans doute plus un ami. Autre chose, pour quelques heures, enfaîte jusqu'à ce que ton taux d'alcoolémie redescende. Es-tu consciente qu'un jeu s'instaure entre vous ? Est-ce juste le saké qui prend la parole et te rend si audacieuse ? Tu n'as pas envie de réfléchir. Ce soir, c'est une soirée bourrée d'action et tu n'as pas l'intention de rester en retrait. Tu as envie de t'amuser et peut-être que cette soirée, cette nuit, te réserve plus de surprises que tu ne le penses. Au diable les conséquences, tu y repenseras demain. Même si tu sais que demain risque d'être rude, tu continues.

Felix est un gentleman, il offre le restaurant, il prend ta valise. Tu te laisses porter dans les rues inconnues de cette métropole immense. Tu tangues parfois un peu, tentant de marcher le plus droit possible. Pas toujours évident, mais tu fais de ton mieux. Tu as envie de découvrir plus, mais que restera-t-il de cette balade courte dans les passages japonais d'une capitale mondiale ?

L'hôtel ne semble pas être très loin, tu suis le mouvement, tu suis les pas de Felix, les yeux vagabondent, ils ne s'attardent pas assez pour que tu puisses te repérer. Vous pénétrez dans le hall de l'hôtel, un sourire large campé sur votre visage, évidemment que vous êtes un peu trop joyeux, vous êtes littéralement sous l'effet indésirable de l'alcool. Quoique pour le moment tout soit quelque peu désirable ! Ce n'est pas pour rien cette hôtel, cette suite... qui paye d'ailleurs ? Tu vois que Felix sort sa carte bancaire. Il faudra que tu penses à lui rembourser la moitié des frais. Egalité des sexes, tout ça, il parait que c'est important et tu ne veux pas le laisser tout payer. Surtout pour une soirée comme celle-ci où rien n'est voué à être sérieux. L'oubli est de mise pour le réveil demain.

Vous accédez à votre chambre. Suite ? Maison ? Vu la taille. C'est immense, une belle vue sur les lumières brillantes de Tokio la magnifique. Tu as le souffle coupé presque. Tu notes bien le fameux jacuzzis sur la terrasse, mais pendant quelques instants, tu n'as d'yeux que pour la ville elle-même, brillante de mille éclats dans la nuit noire. Lla phrase de Felix t'arrache un sourire lorsque tu pénètres à l'intérieur. Indécent, c'est indécent, vous n'avez rien d'un couple et pourtant, les gens n'ont pas réellement posé de questions, n'ont-ils pas osé ?

Peu importe. Le moment n'est pas aux questions. Plutôt à Felix qui te regarde comme une glace à la vanille, délicieuse. Es-tu délicieuse ? Très bonne question. Tu te mordilles la lèvre inférieure lorsqu'il caresse ton visage, son autre main dans la courbe de ton dos. Tu frissonnes, il ne fait pourtant pas froid. Tu sais ce qui va se passer. Tu le sais, tu le sens, pas besoin d'être médium. Il lève ton visage doucement et ses lèvres viennent se poser sur les tiennes. Il garde son côté gentleman, appréciable, tu penses, délicieux même après que tes lèvres se soient posées sur les siennes. Tu ne recules pas, tes mains viennent se poser sur son torse, une envie de l'attirer à toi, encore plus... tu le regardes un instant, un, deux, trois... Tes mains agrippent sa nuque et tu reprends possession de ses lèvres. Deux corps attirés l'un vers l'autre par un excès manifeste d'alcool... deux corps voués à se retrouver dans un lit... ou ailleurs d'ailleurs, cette chambre est immense et les possibilités, multiples.

Ce qui se passe à Tokio, reste à Tokio....
Pour combien de temps ?

(c) mars.

tokyo, two years ago
@avery hartford

Le désir était... surprenant. Agréable. Palpable. Mais surprenant. C'était le corps de mon amie contre le mien. J'oubliais depuis combien de temps elle était dans ma vie. Combien de soirée j'avais passé avec elle. Sans aucune arrière pensée. Sans aucune envie. Pourtant à cet instant, je ne rêvais que d'une chose. Ses lèvres contre les miennes. Mes doigts contre sa peau. Je gouttais le saké sur sa langue. J'aurais pu dire que tout était sa faute. Mais l'alcool ne créait pas de toute pièce l'attirance que j'avais pour elle en ce moment. Je n'étais pas en manque. Elle n'était pas un corps parmi tant d'autres. C'était mon amie. Mais ce soir, c'était mon amante.

Je riais doucement en découvrant son corps. Pas moqueur. Juste, surpris de vivre une telle situation. Hartford, c'était donc ça que tu cachais sous tous ces vêtements. entre autres phrases idiotes du genre. Je n'avais jamais cherché à m'imaginer ce qui se cachait sous le tissu. Mais j'étais agréablement surpris. La chaleur de son corps contre le mien. Ses ongles qui transperçaient ma peau. Ses lèvres qui glissaient sur moi. Ses muscles qui se tendaient à mon contact. La suite ne serait pas assez grande. Les surfaces assez variées pour tout ce que je voulais lui faire. J'oubliais mon prénom et le sien. Qui nous étions. D'où nous venions. Où nous allions. La nuit était infinie. Bercée par le plaisir et les rires.

***

Le soleil perçait à travers les vitres de la chambre au petit matin. Frappant mon visage avec un peu trop d'intensité. Je sentais des cheveux caresser mon torse. Mes doigts glissaient dedans.

Quel doux réveil.

Jusqu'à cette migraine qui venait toquer dans mon crâne. Le goût de saké qui venait réveiller mes papilles. Un grognement inattendu glissait hors de mes lèvres alors que j'essayais de bouger mes membres engourdis. Je m'étais battu hier ou quoi ?

Hier.

Le saké.

La chambre d'hôtel.

Avery ? Oh putain. Oh putain.

Oh.

Putain.

Je dégageais les cheveux du visage de la femme qui dormait contre moi. Sur moi. Nue. Oh putain. Je tapotais son front du bout du doigt. Av ? Eh oh Av ? Les souvenirs me revenaient. Le désir. Le plaisir. Les positions. J'étais presque fiers de nous pour avoir fini dans le lit après tout ça. Ohlala. Mais qu'est-ce qu'on a fait ? C'était... bien. Très très bien même. Mais. Merde quoi. On avait dit pas les potes. Ohlala. Ils allaient tous me tuer.

i'll never be sober

with @Felix Miles two years ago

Tu n'as pas vraiment envie de te poser de question lorsque tes mains se posent sur ton torse pour le dénuder. Une envie pressante de sentir sa peau contre la tienne. Assez dingue lorsque l'on y pense. Comment Felix est passé d'un de tes meilleurs amis à ? Comment doit-on qualifier cela ? Amant ? Plan Cul ? Tu ne sais pas vraiment. Juste une nuit, parce que tu sais déjà que les regrets s'entasseront au réveil. Tu ne veux pas donc pas te poser trop de questions. Il est sans doute trop tard pour renoncer, pour changer d'avis. Et puis il y a la chambre, maintenant, vous ne pouvez pas passer à côté. Elle est immense et tes envies sont multiples. C'est assez étrange puisque tu ne connais Felix sous cette facette, tu ne sais pas à quoi t'attendre de sa part, tu ne sais pas comment il aime le plaisir... tu vas devoir te laisser quelque peu porter sans pour autant ne pas t'imposer.

Un sourire se dessine sur ton visage. Tu te retiens de sortir une phrase stupide qui pourrait rompre l'ambiance. Tu te mets, tu profites de ses mains sur ton corps, frissonnant déjà un peu trop de plaisir. L'alcool décuple les sensations et dès le moment où nos lèvres entrent en contact, impossible de s'arrêter. Enivrés pas un plaisir partagé, c'est une danse des corps endiablés qui débute et qui va durer une nuit entière sans s'arrêter....

Tu ne te souviens même pas t'endormir. Ni quand, ni comment. Totalement perdue lorsque tu sens du mouvement sur ton visage. Tu rognes et tu tentes de dégager ce qui te touches. Tu tombes sur une main. Cela te ramène dans le monde des vivants, quittant les songes du néant. Tu reprends tes esprits quelques secondes, c'est le temps qu'il faut à ton cerveau pour t'envoyer les ondes d'une sécheresse, une migraine. Tu as soif, terriblement soif, tu n'as pas bu d'eau depuis trop longtemps, tu en payes le prix. Tu le savais. Tu entends la voix d'une personne familière. Encore quelques secondes pour comprendre... reconnaître. " - Hmm Felix, sérieux, laisse-moi dormir..." Phrase en suspens. Pourquoi Felix dans ton lit ? Tu glisses tes mains sus les draps, nue, tu es nue et Felix est dans ton lit. Les souvenirs reviennent comme une claque sur ton visage. Tu te redresses vivement, tu manques de te cogner à Felix. " - Putain ! " Tu remets ta tignasse en arrière. Tu grimaces, tu te frottes les yeux. Tu couvres ta poitrine des draps. " - On a vraiment fait ça ? " Tu oses tourner ton visage vers lui, nu aussi, enroulé comme toi dans les draps. " - Okay, on a vraiment fait ça..." Tu te pinces les lèvres. Tu repenses à ce que vous avez fait... Ce que vous vous êtes offerts... Et tu rigoles. Fou rire nerveux peut-être. Tu reposes ta tête sur ton oreiller. " - Il tabassait pas mal le saké, dis moi..!"

(c) mars.

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